L’alvéole oscille entre 2 200 et 2 300 FCFA sur le marché. Ce qui impose aux familles de se réajuster pour offrir le petit déjeuner à leurs progénitures pendant ces vacances scolaires.
L’inflation des denrées alimentaires est perceptible sur le marché. Le prix de l’alvéole d’œufs a augmenté. Il varie entre 2 200 et 2 300 FCFA. En détail, l’œuf cru et cuit coûte 100 FCFA. Et par endroit, les commerçants vendent trois œufs à 275 FCFA. «La vie devient de plus en plus difficile, l’on ne sait à quel saint se vouer. J’ai cinq enfants à nourrir, si jadis je dépensais moins pour leur petit déjeuner, ce n’est plus possible à l’heure actuelle. Les enfants raffolent manger les œufs, mais comment les satisfaire avec les nouveaux prix sur le marché? Il n’est pas possible de leur offrir ce menu chaque matin. Je vais dépenser plus de 2 000 FCFA uniquement pour le déjeuner, et en journée il faut qu’ils mangent des plats consistants», se lamente Christine Abega, mère au foyer. «Je pense qu’ils vont se battre avec les restes de repas du soir, on n’y peut rien, on est contraint de s’adapter au contexte», change-t-elle d’option. Dans la même veine, Sylvie se pose des questions: «Les moyens financiers se font rares, en revanche tout augmente; comment nous, les parents, allons faire dans ce contexte de vie chère?»
Les raisons
Selon Anne, vendeuse au détail au quartier Efoulan (Yaoundé III), plusieurs raisons sont évoquées pour expliquer l’inflation des prix. «Sur le marché, on nous parle de pénurie, qu’il n’y a pas les œufs, c’est ce qui justifie l’inflation. Le carton d’œufs moyens coûte 25 200 FCFA et le carton des plus petits coutent 160 00 FCFA. Et on ne gagne rien», fulmine-t-elle. Plus loin, l’on pointe du doigt les intrants. «Les intrants sont très chers. Il s’agit là des aliments pour nourrir la volaille, le prix d’aliment complet à l’instar du soja est passé de 18 000 à 23 000 FCFA. Il y a une augmentation de 5 000 FCFA. L’alimentation de la volaille représente environ 70% de dépenses», explique Firmin Messina. Pour l’aviculteur basé à Bafoussam, cela était prévisible. Les crises exogènes consécutives en sont à l’origine. «Après la crise du Covid-19, l’Europe a connu la grippe aviaire en 2021, et s’en est suivi la guerre en Ukraine. Elle a conduit à l’augmentation du carburant. On importe le maïs du Brésil; lorsqu’on évalue le coût du transport, inéluctablement cela va se répercuter sur les aliments. On ne peut pas élever pour perdre», précise-t-il. À Bafoussam l’alvéole d’œufs est passé de 1 800 à 2 000 FCFA. «La région de l’Ouest Cameroun est le bassin de l’aviculture, les prix sont nettement meilleurs ou bas contrairement aux autres régions, qui subissent les coûts du transport», laisse entendre Firmin Messina, technicien avicole. Et de conclure: «l’œuf doit couter 80 FCFA, en revanche pour des raisons liées à l’absence de la monnaie ou de pièces, les détaillants vendent à 100 FCFA, dans un tel univers, chacun veut maximiser ses ventes, voilà de manière globale, les problèmes auxquels sont confrontés les aviculteurs, le secteur a pris des sérieux coups».