Près de 300 nigérians récemment accueillis dans la région dde l’Extrême-Nord du Cameroun viennent d’être renvoyés dans leur pays.
En effet, fuyant les exactions de la secte Boko Haram, elle-même acculée par des offensives de l’armée nigériane, ils sont arrivés il y a quelques jours dans la localité de Mémé, dans le département du Mayo Sava, frontalier avec le Nigéria.
Selon le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakary, «depuis un certains temps, l’armée nigériane est en train de mener des offensives le long de la frontière avec le Cameroun.
Ce qui a emmené certaines populations riveraines du côté du Nigéria à se déplacer sur le territoire camerounais. Nous avons enregistré il y a trois jours entre 250 et 300 personnes dans la localité de Mémé».
Samedi dernier, cette population a été escortée vers le Nigéria. «Nous avons pris des dispositions pour les convoyer au Nigéria. Nous les avons amenés à Maroua. Nous leur avons donné à manger, à boire, nous nous sommes occupé de ceux qui ont des problèmes de santé.
Le président Paul Biya a mis à notre disposition les moyens pour cette opération, nous veillons à ce que ça se passe selon les règles de l’art», a déclaré le gouverneur de l’Extrême-Nord au micro de la radio nationale, la CRTV.
Selon le Haut Commissariat des Réfugiés (HCR), une centaine de personnes se réfugient chaque jour au Cameroun, près de la frontière avec le Nigeria, après avoir fui les combats au nord-est du Nigeria entre l'armée régulière nigériane et les rebelles islamistes de Boko Haram.
Face aux moyens de plus en plus limités de l’organisme onusien, notamment pour l’encadrement de ces réfugiés dans le camp de Minawao -- en un an, le camp est passé de 30.000 à 44 000 réfugiés – les autorités camerounaises entreprennent le rapatriement du surplus de population qui arrive sur son territoire en collaboration avec les autorités nigérianes.
En décembre 2015, 18 600 réfugiés avaient déjà été renvoyés vers le Nigéria. Le président nigérian affirmait en début décembre 2015 que son gouvernement ferait «tout ce qui est en son pouvoir pour faciliter le retour rapide et la réinsertion» des réfugiés, dès début 2016.