Les populations de Mbella sont sans chef depuis une semaine. Aladji Bakari a été enlevé dans la nuit du 30 au 31 mai, à son domicile. «Les ravisseurs ont fait irruption à son domicile. Ils ont tout cassé, avant de l’emmener», raconte Alim, son cadet.
Prudent, Alim précise que «c’est ce que les habitants de Mbella m’ont rapporté à mon arrivée au village». Deux jours après la disparition d’Aladji Bakari, un suspect a été interpellé, puis interrogé par les gendarmes à Ngaoundéré. Le suspect, résidant à Likok, un village situé à 15 kilomètres de Mbella, était en contact avec un autre cadet d’Aladji Bakari. Ce dernier lui avait remis une somme de 295 000 Fcfa, pour qu’il convainque les éléments du bataillon d’intervention rapide(BIR) d’assurer la sécurité d’Aladji Bakari.
Membre plus ou moins influent de Likok, «le suspect propageait la rumeur selon laquelle les éléments du BIR sont sous ses ordres. De ce fait, il peut assurer la sécurité des personnes qui le souhaitent, à condition qu’ils aient de quoi payer», nous explique une source. Persuadé du pouvoir chimérique du «suspect de Likok» et conforté par le fait qu’il y a un poste de quatre éléments du BIR à Likok, le cadet d’Aladji Bakari lui a remis la somme susmentionnée.
Quelques jours après, tout le village était informé du contrat. Au parfum de la transaction, les responsables du BIR dans l’Adamaoua l’ont interrogé. Le suspect de Likok est passé aux aveux et leur a remis les 295 000 Fcfa. Somme qui a été restituée au frère d’Aladji Bakari. Curieusement, deux jours après que le BIR a restitué l’argent au frère du chef Bakari, ce dernier a été enlevé. Les ravisseurs qui ont pris contact avec la famille du chef exigent un montant de 30 millions de Fcfa pour sa libération.
Pour réunir la somme exigée par les ravisseurs, «la famille devra vendre au moins 150 boeufs. Un boeuf dans ce cas, coûte 200 mille Fcfa», explique Souley, dont un proche avait également été enlevé. La famille du chef Bakari et le BIR sont en contact pour procéder à sa libération.