Chaque année, la population de la ville camerounaise de Mbouda, Chef-lieu du Département des Bamboutos à l’Ouest du Cameroun croit de 7,8%, selon les chiffres publiés par le Forum Économique mondial. Mbouda se présente ainsi comme la ville africaine au plus fort taux de croissance démographique, devant Ouagadougou, Capitale du Burkina Faso (7,2%), Abuja (6,2%), Port Harcourt (5,1%), Antananarivo (5,1%)… L’on apprend que le taux global moyen de croissance de la population urbaine est actuellement de 1,84% par an. Tandis que le taux régional (Afrique) de croissance urbaine est en moyenne de 3,9% par an.
Selon les explications du Forum Economique mondial, plusieurs facteurs expliquent cette croissance démographique accélérée des villes africaines. «Premièrement, il y a ce qu'on appelle la croissance démographique organique, l'expansion naturelle de la population en raison de l'excédent des naissances sur les décès, un phénomène entraîné, dans le cas de l'Afrique, par des taux de fécondité qui restent élevés. Deuxièmement, il y a la migration - à la fois volontaire et involontaire - des zones rurales, avec des habitants cherchant une vie meilleure en ville en laissant des zones rurales plus pauvres, et dans certains cas, déchirées par la guerre derrière… Troisièmement, la migration de la main-d'œuvre et de nouvelles formes de connectivité conduisent la migration à travers les frontières, la stimulation des estacades dans certaines villes, tout en dépouillant les autres du capital humain», apprend-on.
Instabilité
Selon les auteurs de ce rapport, «le rythme effréné d'urbanisation, combiné avec ce que l'on appelle l'explosion démographique de la jeunesse - en particulier la forte proportion de jeunes avec peu de perspectives d'emploi - est un facteur de risque majeur d'instabilité». Ils font savoir que la population jeune d’Afrique (15-24 ans) croît plus rapidement que pour toute autre région. Mais aussi, que 70% des populations du continent africain ont moins de 30 ans, voire plus, dans les milieux dits fragiles.
«Les jeunes représentent environ 20% de la population, 40% de la population active et 60% des chômeurs. Tout en offrant un dividende démographique potentiel, l'explosion démographique de la jeunesse est aussi un formidable défi et un facteur potentiellement déstabilisateur pour les villes de la région», ajoute le document.
Avant d’évoquer la nécessité d’une planification inclusive et intelligente à long terme, le rapport salue cependant la grande résilience observée dans les villes africaines, «résilience définie, dans ce cas, par les ressources d'adaptation que la ville et ses habitants peuvent débloquer pour faire face aux pressions de la croissance urbaine rapide». La population du continent africain, estimée à environ 1,1 milliard d’habitants, devrait doubler d’ici à 2050.