La tenue de la réunion publique dont le sous-préfet de Nkongsamba 3ème avait délivré un récépissé de déclaration à Me Tchoumen Fabrice à la Salle de conférence de l’hôtel Fere, a résisté à moult oppositions.
La tenue de la réunion publique du Mrc ce 8 octobre 2022 a connu un sort inédit dans son processus. Et pour cause, la décision de l’autorité administrative a été copieusement vendangée par ceux-là mêmes qui sont appelés à sa mise en exécution effective. Tout a commencé par le scellé de l’hôtel Fere le 7 octobre 22, la veille du meeting d’installation des élus de l’exécutif de la Fédération régionale Mrc dans le Littoral 2. Cela n’affecte visiblement en rien le moral de beaucoup de militants de ce parti qui se lancent sur les lieux pour y constater que les Forces de maintien de l’ordre ont investi l’espace. Les hommes en tenue ne veulent rien entendre, et exigent aux militants d’aller « faire leurs choses » à leur siège. Les responsables du Mrc présents très tôt sur le site, en désespoir de cause, se rabattent vers les locaux exigus de leur siège. Là encore, la police et la gendarmerie s’invitent, avec les sirènes hurlantes des véhicules anti-émeutes. Elles font injonction aux militants qui installent la tribune devant le siège de ne pas déborder sur la voie publique, à moins d’un mètre de la chaussée. C’est à se demander où est-ce que les militants se tiendront pour suivre la cérémonie d’installation. La tension monte et les esprits se surchauffent. Les conciliabules s’engagent de part et d’autre, précédé d’une fermeté des militants de tenir la réunion dont la légalité à leurs yeux ne souffre d’un quelconque doute. On voit Albert Dzongang en première ligne avec les flics. Il est entendu que les militants doivent laisser à tout au moins circuler les véhicules.
Avoir des arguments pour convaincre
Les responsables du Mrc acceptent et la police cède de l’espace en retirant sa logistique pour permettre aux militants d’occuper un pan de la chaussée. Mais c’était sans compter avec la foule compacte qui allait rallier les lieux au fil des secondes. Quand Maurice Kamto y arrive en début d’après-midi, le site est bondé de monde. C’est avec peine qu’il accède à la tribune avec sa délégation. « La vie du Mrc est une succession d’épreuves. Et sa marche vers son destin est un parcours parsemé d’obstacles. Chaque jour plus nombreux, chaque jour plus pernicieux. Car il faut avoir de la malice dans l’esprit pour nous faire croire que l’on peut engager des travaux dans une ville, dans tous les lieux publics où le Mrc aurait souhaité tenir son meeting. C’est aux difficultés du même genre que doivent se préparer les responsables de notre parti partout dans le pays. Vous serez confrontés aux mêmes difficultés, alors préparez-vous à être tenaces, à être résilients, sans violence et avoir des arguments pour convaincre, persuader ceux qui nous empêchent de vivre ce que nous avons le droit de vivre » , lance-t-il une de l’estrade. Plus poignante encore, ce message de réconfort qu’il lance à ses militants. « On vous a refusé la Place des fêtes parce que vous en êtes indignes. Mais un jour vous en serez dignes ! On vous refusé l’Esplanade de l’hôtel de ville, comme si vous n’étiez pas des citoyens de Nkongsamba, mais vous êtes les citoyens de la ville de Nkongsamba ! On a vous a refusé le stade, parce que même là, votre seule insistance les dérange, ils ne veulent pas vous voir mais moi je vous vois » , martèle le leader du parti de renaissance avec des youyous de ses partisans emportés par l’euphorie.