Actualités of Thursday, 26 October 2023

Source: Cameroon Tribune

Mendicité à Yaoundé : le phénomène persiste

"J’ai trouvé certains petits qui mendiaient au Palais de sports."

Malgré la mise en garde du préfet du Mfoundi il y a deux semaines, on retrouve des dizaines d’enfants mendiants faufilant entre les voitures pour requêter les pièces d’argent.

«Bonjour, s’il te plait je veux une petite pièce... Même 100 F pour manger… ». La fillette âgée d’environ neuf ans, couverte d’un vieux voile se faufile entre les voitures bloquées dans les embouteillages au carrefour Warda. Deux autres enfants, probablement ses frères, sont derrière. Ils abordent les passagers à bord des voitures et même les piétons en marmonnant en français et parfois en langue hausa et tendant leur petite assiette dans laquelle les personnes généreuses jettent les pièces d’argent. Non loin de là, se trouve leur maman, assise sous l’ombre qui observe attentivement la scène. Ce lundi 23 octobre, nous sommes environ deux semaines après de la publication par le préfet du Mfoundi, d’un communiqué portant mise en garde contre la mendicité dans son département.

Selon le communiqué publié le 10 octobre dernier, cette pratique dangereuse expose la vie des mineurs à de grands risques d’accidents de la voie publique. Le préfet interpelle à cet effet les géniteurs pour le retrait impératif de leurs enfants de tout espace public, « sous peine de poursuite judiciaire pour complicité de mendicité conformément aux dispositions des articles 245 et 246 du Code pénal », lit-on dans le document signé par Emmanuel Mariel Djikdent. A Yaoundé, il devient difficile de traverser deux carrefours ou feux de signalisation, sans rencontrer des mendiants ambulants. Ce sont pour la plupart des enfants qui mettent la pression aux passagers au point de les poursuivre en suppliant.

« J’ai trouvé certains petits qui mendiaient au Palais de sports. Ils m’ont suivi jusqu’à arrêter ma robe en tirant par derrière. J’ai dû donner 200F pour me débarrasser d’eux », témoigne Jocelyne Kada, fonctionnaire. Certains de ces mendiants ont élu domicile devant les supermarchés à l’instar de Casino, Mahima et Playce où on les rencontre par dizaines. « C’est pratiquement des familles : mères, pères et enfants qui viennent des quartiers e pour mendier. Personnellement, je n’apprécie pas cela, comme ils ont de l’énergie pour mendier, ils pouvaient faire même un petit commerce pour préserver leur dignité et mettre à l’abri leurs enfants », pense Blandine Essaka, commerçante au marché central de Yaoundé. L’interdiction de la mendicité n’est pas nouvelle à Yaoundé. Plusieurs autres autorités avaient interdit