Le président du Syndicat national d´exploitant des débits de boissons du Cameroun (Synedeboc) tout en condamnant l´acte dramatique revient sur la décision de fermeture du sous-préfet.
Quelle est votre réaction suite à la fermeture des débits de boissons par l'autorité administrative ?
C´est vrai que mini-ferme est un quartier chaud à cause de ses nombreux bars et boites de nuit, il y a beaucoup de délinquance, mais je ne pense pas qu´un incident comme celui-là devrait avoir de conséquences négatives sur l´ensemble des établissements qui sont à mini ferme et ses environs. En dehors de bars, même dans les quartiers où il n´y a pas de bars il y a souvent des crimes, pour autant on ne ferme pas l´ensemble des maisons ou de entreprises qui y sont. Sur le plan de la sécurité, si le sous-préfet a pris cette décision parce qu’il y avait déjà des précédents, là encore on peut dire que c´est pour calmer le désordre qu´il y a là-bas. Mais en l´espèce, il s ´agit d´une bagarre qui a dégénéré. Il y a eu un mort. Mais quand vous regarder la décision prise par l´autorité administrative, il n´a pas fait allusion à cette bagarre. Pourtant il devrait expliquer, il devait motiver sa décision autre que la vérité. C´est dans ce sens que je trouve qu´il y a tromperie, la décision prise peut avoir d´effets inverses, il fallait qu´il explique par exemple avec le désordre qu´il y a là-bas, ça crée des conséquences comme ce qu´on vient de vivre. D´un côté aussi il faudrait que lorsqu’il y a des situations de désordre, l´Etat doit agir pace qu´il a l´obligation d´assurer la sécurité sur toute l´étendue du territoire nationale. Ma réaction est double, d´une part, en tant que Camerounais je me réjouis du fait que cela peut calmer les ardeurs dans ce secteur-là, c´est une décision qui est la bienvenue, Mais d´autre part en tant président du syndicat d´exploitation de débits de boissons, ce n’est pas en fermant tous les bars à cause de cet incident, que le problème va se régler.
Qu´est-ce qu’il faut faire face à cette situation ?
Il pouvait par exemple convoquer une réunion de sécurité avec tous les acteurs de ce secteur dans son bureau, et leur dire de respecter la législation en vigueur dans les débits de boissons. Parce qu’en prenant une décision comme celle-là, cela a des conséquences sur le plan économique et social. On ne peut pas régler un problème en créant un autre. Maintenant les bars sont fermés, ils ont payé les impôts, pendant 30 jours l´autorité dit qu´il peut renouveler, ils seront au quartier, ceux-là qui travaillent, les employés qui gèrent ces établissements, ils n´auront pas de salaire, leurs enfants auront des difficultés pour se nourrir. S´il a avait convoqué une réunion et qu´on essayait ensemble de voir les voies et moyens pour limiter le désordre la bas, moi je pense que cela aurait été une décision saine. Comme cela a été du tic au tac, on a comme l´impression que c´est quelque chose qui était préparée. Après ça quand on va rouvrir, les gens vont toujours se comporter de la même façon, parce qu´on ne leur a pas donné l´occasion de discuter de ce désordre, il y aura toujours ce genre d´incident.
Qu’est ce que vous comptez faire en tant que président du Synedeboc ?
Je compte aller rencontrer le sous-préfet pour qu´ensemble on essaye de débattre, avec les acteurs de ce secteur d´activités, afin de ressortir avec une certaine logique de sécurité. Ces barmans connaissent bien ceux qui font le désordre, mais ils ne peuvent pas parler parce qu´on ne leur donne pas l´occasion. Si on s´était mis autour d´une table et prendre la décision qu´il faut dénoncer même de façon inofficielle, les criminels qui sont dans ce secteur, ça devrait diminuer la délinquance. C´est ce que je souhaiterais proposer au Sous-préfet.