Depuis le 05 février 2017, les populations de la ville de Minta, située dans le département de la Haute-Sanaga (région du Centre), sont sevrées de courant électrique sans la moindre explication.
«Depuis plus de six mois, le courant a totalement disparu. Je n'arrive plus à m'informer. Nous sommes complètement coupés du monde. Même mon téléphone pour le charger c'est devenu un problème», lâche Philomène Nang, ménagère, dans les colonnes d’Info Matin du vendredi 18 août 2017.
D’après des témoignages recueillis par le journal la vie dans cette localité est devenue un véritable cauchemar à la grande indifférence de l’entreprise Eneo. A l’allure où les choses se présentent, l’espoir d’un retour à la normale n’est pas envisagé de si tôt. Les installations sont dans un état déplorable: Poteaux renversés, files de haute tension traînent à proximité des maisons, etc.
Depuis lors, toutes les activités tournent au ralenti. Pour espérer saisir un document ou effectuer un quelconque travail nécessitant l’usage du courant électrique, il faut se plier en quatre. Seuls les plus nantis font usage des groupes électrogènes et autres plaques solaires. Encore qu’il faut se soumettre au coût des produits pétroliers pratiqué à la pompe: 500 FCFA pour le litre de pétrole et 700 FCFA le litre d'essence.
«Vraiment c'est difficile, je ne comprends pas comment un arrondissement tel que Minta avec toutes ses élites peut faire six mois sans lumière. Les résultats scolaires de nos enfants sont médiocres parce qu'il n'y a pas de courant. Les désagréments ne se chiffrent plus au point où il n’est pas exclu que les populations sortent un jour dans la rue pour manifester leur colère. Vivement que le gouvernement anticipe pour éviter le pire !», s’insurge Willy Mengang, cultivateur.
Désagréable pour certains, cette situation est une aubaine pour les hommes sans foi ni loi. Ils en profitent pour commettre des forfaits tels que les agressions à mains armées. Mais tous ces actes de vandalisme ne se déroulent pas sans heurts, l'autorité administrative, nouvellement installée ayant pris la mesure de la situation.
«À peine installé, j'ai pris la mesure de la situation. J'ai contacté les dirigeants d'Eneo, agence régionale de l'Est. Ils m'ont fait comprendre qu'il se pose un problème de transport de l'énergie. Les équipements sont vieux et fragiles. Heureusement que sur hautes instructions du président de la République, Paul Biya, une société nationale de transport de l'énergie électrique a été mise sur pied. Nous espérons sincèrement un lendemain meilleur», confie Etsil Simon, sous-préfet de Minta.