Actualités of Tuesday, 6 September 2022

Source: www.camerounweb.com

Mirabelle Christelle Lingom : symbole de cyberharcèlement au Cameroun, un cas parmi tant d'autres

Ce phénomène est devenu monnaie courante Ce phénomène est devenu monnaie courante

Le cyberharcèlement est une forme de violence numérique caractérisée par un harcèlement, qui peut s'exercer via divers canaux numériques.

Au Cameroun, ce phénomène est devenu monnaie courante et le Psychologue Maurice Somo a une théorie sur la question.

« Ce qui peut expliquer ce phénomène de cyber Harcèlement c’est la haine sur les réseaux sociaux ,nous pouvons voir ici la théorie de Sigmund Freud , l’être humain par essence est un animal , laissé à lui seul ,il laisse prévaloir son comportement grégaire , l’idée de détruire l’autre est au dessus de lui » indiquait Maurice Somo sur les antennes de ABK radio il y a quelques mois.

C'est dire le niveau d'atrocités que peut atteindre un cyberharcèlement. Pour AMBARA Christelle, Social Media Manager à l’Agence EXPERT COMM and EVENTS, Dans la majeure partie des cas, la victime connait son/ses harceleur(s).

« Généralement, les causes sont nombreuses : les ruptures amicales ou amoureuses, l'envie ou la jalousie notamment chez la fille, les règlements de compte, des pervers ou psychopathes qui s'amusent en harcelant des personnes sur les réseaux sociaux. Mais, dans la plupart des cas de harcèlement, la victime connait son/ses harceleur(s) » confiait-elle à VANESSA NGONO il y a quelques années.

Le cas qui nous amène à cette redaction est celle de Mirabelle Christelle Lingom qui a révélé avant sa mort avoir été harcelée et abusée. Il y a quelques jours, son dossier et beaucoup de blessures se sont ouverts suite à l'interpellation de Julien Bapès Bapès présumé coupable dans cette affaire.

En vue de sensibiliser, le cas Mirabelle Lingom est révélateur. La loi camerounaise reconnaît et punit les infractions à caractère sexuel, notamment le viol et le harcèlement sexuel. La loi locale ne fait aucune mention du harcèlement sexuel en ligne. Il semble que le coupable peut être poursuivi uniquement par présomption et par interprétation libérale des lois existantes sur le harcèlement sexuel hors ligne.

Toutefois, il semble avoir de l’espoir concernant la reconnaissance et les poursuites pour harcèlement sexuel en ligne.

Cette lueur d’espoir passe par la loi n° 2010/012 du 21 décembre 2010 relative à la cybersécurité et à la cybercriminalité au Cameroun étant donné que celle-ci vise entre autres à « définir et punir les infractions relatives à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication au Cameroun ».

Malgré le fait que cette loi permette en fait de punir les infractions à caractère sexuel tel que mentionné dans son article 79, où il est question d’« actes privés d’indécence énoncés aux articles 80 et 295 du Code pénal », force est de constater que le cadre juridique local est douloureusement silencieux à ce sujet.

Ce silence suppose la reconnaissance de ce phénomène au plan local et la promulgation de lois correspondantes pour le juguler avant qu’il ne devienne incontrôlable.