La visite du chef de l'Etat aux USA dans le cadre du sommet Etats-Unis-Afrique est largement commentée dans la presse camerounaise. Paul Biya dont certains pronostiquaient encore sur ses facultés mentales et sa capacité à gouverner le Cameroun a surprend plus d'un en acceptant l'invitation de Joe Biden. Le chef de l'Etat qui avait auparavant considérablement réduit ses déplacements serait sur le point de joué une carte importante. Au sein de son parti le RDPC, cette visite est considérée comme stratégique. Les USA ont besoin du Cameroun pour freiner l'influence de la Russie en Afrique centrale.

« Cette visite du président est hautement stratégique. Vous savez, la Russie est très implantée en Centrafrique. On la soupçonne même de l’être aussi au Tchad. Dans ce contexte, le président Biya a compris que les États-Unis ont besoin de lui », a déclaré Engelbert Essama Bengono du RDPC dans Club d’élites sur Vision 4.

Cette tâche ne sera pas facile pour le président américain car le Cameroun entretient des liens solides avec la Russie aussi bien sur le plan militaire que commercial. En pleine guerre en Ukraine, Paul Biya a renouvelé ses accords militaires avec la Russie malgré les pressions de la France. La visite au Cameroun d’Emmanuel Macron n’a pas suffi pour faire changer d’avis à l’Homme Lion.

« Le Cameroun entretient des relations diplomatiques avec la France et aussi avec beaucoup d’autres pays : l’Allemagne, l’Espagne, la Chine, le Brésil… S’agissant de la relation avec la Russie, elle est ancienne. Nous avions signé avec ce pays, un accord de coopération (militaire) qui est venu à expiration.
On l’a renouvelé et nous l’avons signé. Le voyage de mon ministre (de la Défense) en Russie n’avait pas de rapport avec la situation de la guerre en Ukraine. Nous avons l’habitude de signer des accords de ce genre et en Afrique, il y a beaucoup de pays qui ont des accords avec la Russie.

C’était un acte dans la routine des relations diplomatiques entre nos deux pays. Il s’agissait simplement de renouveler un accord préexistant. Et donc, tout cela est normal. Les gens sont évidemment préoccupés par la guerre en Ukraine. Nous n’avons pas abordé ce problème et il n’était d’ailleurs pas question pour nous de le faire. C’était un acte de pure gestion d’une relation bilatérale. », avait répondu Paul Biya lors d’une conférence de presse en présence de Macron.