L'Assemblée générale de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), tenue le 16 novembre 2024, a suscité un vif intérêt. Outre les attentes autour du lancement de la nouvelle saison sportive après plus de sept mois d'inactivité, la réunion a été marquée par une décision qui a pris beaucoup de monde par surprise : la modification des statuts, en particulier la durée du mandat du président et les conditions d’éligibilité. Une décision qui intervient alors que le mandat de l’exécutif en place, dirigé par Samuel Eto’o Fils, approche de son terme.

En effet, l'Assemblée générale a profité de cette rencontre pour réviser certaines dispositions, notamment l’article 37 des nouveaux statuts. Ce dernier permet désormais à Samuel Eto’o de briguer trois mandats consécutifs de quatre ans, lui offrant ainsi la possibilité de rester à la tête de la Fécafoot pendant 12 ans, comme l’a fait l’ancien président Iya Mohammed. Toutefois, pour que ces modifications entrent en vigueur, elles doivent passer par l’examen du ministère des Sports.

Abdouraman Hamadou Babba, président de l’Étoile Filante de Garoua et fin connaisseur des textes de la Fécafoot, a réagi sur son compte personnel, suscitant de nombreuses réactions. Il a rappelé que, selon l’article 7 de la loi nº 2018/014 du 11 juillet 2018 portant organisation et promotion des activités physiques et sportives au Cameroun, les statuts et règlements des fédérations doivent être soumis à un contrôle de conformité du Ministère des Sports lors de leur adoption ou modification.

« Il est clairement stipulé que c’est au Ministère des Sports et de l’Éducation Physique de vérifier la conformité des modifications apportées aux statuts de la Fécafoot le 16 novembre 2024. Ces changements ne peuvent entrer en vigueur sans l’avis de conformité du Ministère », a précisé Abdouraman Hamadou. En conséquence, a-t-il ajouté, ce sont les statuts adoptés le 10 octobre 2023 qui restent pour l'instant en vigueur et opposables aux acteurs du football camerounais.

Le rappel d'Abdouraman Hamadou Babba s'appuie donc sur les termes de la loi du 11 juillet 2018, qui stipule que « les associations sportives élaborent librement leurs statuts, mais doivent respecter les lois et règlements en vigueur ». Cette disposition impose un contrôle préalable du ministère des Sports, aussi bien lors de l’adoption que de la modification des textes des fédérations.

L’adoption de ces nouveaux statuts intervient dans un contexte où la gestion de Samuel Eto’o à la tête de la Fécafoot est souvent l'objet de débats et de controverses. La prolongation possible de son mandat soulève de nombreuses interrogations dans le milieu sportif camerounais, alors que certains estiment que ces changements ouvrent la voie à une mainmise prolongée sur la fédération. Toutefois, la dernière étape de validation par le ministère des Sports reste déterminante pour entériner ou non ces réformes statutaires.