Le Rapport du ministère de la Justice sur les Droits de l’Homme en 2014 fournit des données de la criminalité violente au Cameroun.
Les atteintes à l’intégrité physique des personnes polluent le Rapport 2014 du ministère de la Justice (Minjustice) sur les Droits de l’Homme au Cameroun.
Les cas les plus emblématiques dans ce document de 380 pages pour la version française présenté à Yaoundé le 15 décembre dernier par le Premier ministre, Philemon Yang, semblent être ceux relatifs aux agressions sexuelles portées à la connaissance du corps de la gendarmerie nationale.
1418 viols sont enregistrés en 2013, contre 42 infractions de même nature au cours de l’année 2014. Soit un total de 1460 viols ! Les statistiques provenant de ce corps de défense font état, par ailleurs, 237online.com de 105 enlèvements de mineurs, 10 crimes violents commis avec armes à feu et 6252 autres forfaits enregistrés pendant cette période où 43 gendarmes ont perdu la vie dans l’exercice de leur mission, précise le Rapport.
Au niveau de la sûreté nationale, les infractions liées à la criminalité violente ont connu un pic de croissance entre décembre et janvier 2014, période de grande mobilité des individus et de brassage des populations.
Les statistiques fournies par la police font état de 131 meurtres et tentatives de meurtres, 77 infanticides, 74 morts suspectes, 127 homicides, 1704 coups et blessures, 23 trafics d’êtres humains et 500 viols. Portant ainsi le chiffre à 1960 viols enregistrés entre 2013 et 2014.
En même temps, pour homicides et blessures involontaires, conduite sans permis exigé, torture en coaction, abandon de poste, port dangereux d’arme à feu, vol d’effets militaires, complicité de meurtre, viol, complicité de torture, violation de consignes et assassinat, le Tribunal militaire a prononcé, à l’encontre des soldats de deuxième classe, des officiers et sous-officiers de l’armée, des peines allant de la condamnation à vie à la simple amende financière.
Parmi les autres atteintes majeures, le Rapport 2014 du Minjustice signale des conditions de vie délétères dans les pénitenciers. Un cri d’alarme que ne cessent d’émettre de nombreuses organisations internationales. Celles-ci estiment que les carences en matière de soins de santé et d’hygiène, courantes dans toutes les prisons, constituent toujours un grave problème, en plus des détentions arbitraires ou provisoires prolongées et parfois au secret.
De manière globale, l’effectif de la population carcérale laisse, selon le Rapport du Minjustice, entrevoir que les personnes en détention provisoire sont plus nombreuses que les condamnées, à l’exception notable des prisons des régions de l’Est (587 sur 597), l’Extrême-nord (1 351 sur 1 435) et du Nord (1 175 sur 1 445).
Ainsi, sur 25.908 détenus, 15 853 sont des prévenus, contre 10 055 condamnés définitifs parmi lesquels 14 823 hommes, 365 femmes et 665 mineurs ; alors que les condamnés définitifs sont composés d’environ 9 738 hommes, 189 femmes et 128 mineurs. Triste bilan !