Marc Brys, l’actuel sélectionneur de l’équipe nationale de football camerounaise, a l’art de faire parler de lui. Il sait comment s’y prendre pour que ces sorties fassent un effet, surtout sur ceux qui sont considérés comme ses détracteurs ou alors ceux avec qui il n’est pas en odeur de sainteté, comme le président de la Fecafoot Samuel Eto’o.
Marc Brys est surnommé « le flic redresseur de délinquants ». Depuis son arrivée au Cameroun, certaines passe-droits ne passent plus. Il rappelle à tout le monde comment bien faire le job. Et quand il remarque une anomalie, il ne se fait pas prier avant de la dénoncer devant la presse.
Dans un entretien accordé à The Athletic, le Belge décrit son expérience au Cameroun comme étant explosive. S’agissant du moment où il s’est retrouvé nez à nez avec celui qui est censé être son patron (Eto’o), Brys reconnait que les choses ont mal tourné en trois jours : « J’avais l’impression qu’on se battait contre moi et qu’on ne m’accueillait pas. Mais mon père m’a toujours dit quand j’étais jeune de ne pas reculer, de ne pas fuir et de rester sur mes positions. C’est ce que j’ai fait ».
C’est un malentendu, insiste le coach, concernant la vidéo de rage qui a été balancée, prise depuis le siège de la Fecafoot à Tsinga (Yaoundé), montrant Samuel Eto’o hausser la voix sur lui et Cyrille Tollo (représentant du ministère des Sports) avant lui.
Il y avait beaucoup d’émotions, concède l’homme qui a succédé à Rigobert Song Bahanag. Pour être honnête, l’employé de l’État avoue n’avoir jamais vécu une telle expérience : « J’avais l’impression d’être au milieu d’un conflit qui ne me concernait pas. Pour être honnête, je ne comprenais pas ».
Dans son pays la Belgique, Marc Brys a travaillé dans la police et son sang-froid lui vient de là : « On se rabat sur des choses qu’on a apprises, elles sont dans notre subconscient. On ne se met pas en colère, on ne veut pas se battre, ces émotions sont bloquées. Je ne voulais pas que les choses dégénèrent, mais je voulais faire comprendre que je ne m’en allais pas. Il était important que les joueurs le voient aussi et c’est un point qu’ils ont apprécié. Avant, les gens sautaient dans le vestiaire, alors j’ai bloqué cela dans mon contrat ».
Désormais, Marc Brys décrit sa relation avec l’ancienne légende du Barça comme étant « professionnelle » et « respectueuse », caractérisée par « le respect mutuel et la coopération ».