Actualités of Thursday, 20 February 2025

Source: www.camerounweb.com

Mort de « General JC » : Mimi Mefo Info révèle des incohérences et soulève des questions sur une possible mise en scène

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L’annonce de la mort de « General JC », commandant des Forces de Défense de l’Ambazonie (ADF), tué lors d’une opération des forces de sécurité camerounaises à l’hôtel Lira à Bamenda, est aujourd’hui remise en question. Des investigations menées par Mimi Mefo Info (MMI) révèlent des incohérences troublantes dans le récit officiel, soulevant des doutes sur la véracité de sa mort et la possibilité d’une mise en scène.

Selon les premières informations, « General JC », de son vrai nom Funwi Christopher, aurait été abattu lors d’une opération menée par les forces de sécurité à l’hôtel Lira, un lieu décrit comme un repaire pour les combattants séparatistes et un centre de kidnapping contre rançon. Des images montrant son corps allongé dans une mare de sang ont circulé, accompagnées de déclarations de sources sécuritaires confirmant sa mort.

Cependant, Mimi Mefo Info a découvert des contradictions troublantes. Une analyse approfondie des images montre que « General JC » ne présente aucune blessure visible sur le haut du corps, et la mare de sang semble étrangement déconnectée de son corps. Une autre photo le montre les yeux ouverts, la main droite levée contre un mur, sans trace de blessures.

L’élément le plus accablant est une photo obtenue par Mimi Mefo Info, montrant « General JC » vivant, torse nu et menotté, avec uniquement une blessure à la main gauche bandée. Cette image suggère qu’il a reçu des soins médicaux avant sa prétendue exécution.

Ces révélations sont corroborées par Capo Daniel, ancien chef de la défense des ADF devenu promoteur de la paix, qui affirme dans une vidéo YouTube que « General JC » est toujours en vie et détenu par le Bataillon d’Intervention Rapide (BIR) camerounais.

« General JC » est une figure controversée du conflit anglophone. Ancien garde du corps de Ni John Fru Ndi, président du Social Democratic Front (SDF), il a ensuite trahi son mentor et s’est impliqué dans plusieurs enlèvements et massacres, dont celui de Nacho Junction en juillet 2023, où au moins dix civils ont été tués. Il est également accusé d’avoir orchestré l’enlèvement et l’assassinat du sénateur SDF, Barrister Kemende Henry.

Son rôle dans la terreur à Bamenda, notamment dans les enlèvements contre rançon et l’application controversée du changement de couleur des taxis, en fait une cible prioritaire pour les forces de sécurité. Sa mort annoncée était donc perçue comme une victoire majeure contre la violence séparatiste.
Les incohérences soulevées par Mimi Mefo Info alimentent une théorie inquiétante : la mort de « General JC » aurait pu être mise en scène pour l’empêcher de révéler des informations sensibles. Selon certaines sources, il aurait des liens avec des figures influentes bénéficiant du conflit séparatiste. Son arrestation et un éventuel procès public pourraient exposer des réseaux cachés et des trahisons internes au sein du mouvement séparatiste.

Un analyste sécuritaire anonyme a déclaré à MMI : « Si JC détient des informations compromettantes, une mort simulée pourrait être un moyen pratique de neutraliser son influence sans provoquer de troubles publics. »
Des pratiques inquiétantes et un besoin urgent de transparence
Le Cameroun a été à plusieurs reprises accusé d’exécutions extrajudiciaires. Des cas comme la disparition de l’activiste Steve Akam ou la mort du journaliste Samuel Wazizi rappellent les dangers encourus par les détenus sous la garde de l’État.

« Les familles des victimes de General JC méritent la vérité », a déclaré un défenseur des droits de l’homme à Mimi Mefo Info. « L’État doit clarifier ce qui lui est arrivé. S’il est vivant, dans quelles conditions est-il détenu ? »
L’ambiguïté entourant le sort de « General JC » ne fait qu’approfondir la méfiance entre la population et les autorités. Sans transparence, les questions sur les pratiques extrajudiciaires et les récits manipulés continueront de hanter la crise anglophone