Sa majesté Bakary Yerima Bouba était un lamido laïc, on peut le dire. Moi qui vous parle, je suis chrétien. Beaucoup de fois, on m’a posé des questions, comment un chrétien s’est retrouvé parmi les musulmans ? Je suis son secrétaire particulier. J’ai travaillé avec lui pendant plus d’une dizaine d’années. Jamais, je n’ai été déçu par lui. Il s’est considéré comme mon père.

A la maison, je suis compté parmi ses enfants. Des gens se demandent souvent, qu’est-ce qu’un chrétien fait proche du lamido. Il était un père accessible à tout le monde : enfants, jeunes, femmes, hommes... Avec les autorités administratives, la collaboration était saine. Donc, je peux dire qu’il était un monsieur très ouvert.

Il avait des relations nationales et internationales. Sa disparition laisse un vide qui ne sera pas comblé. Il est mort des suites d’une longue maladie. D’abord, il a été évacué à Kano au Nigéria où il a été opéré du pied droit. Il est rentré. Pendant sa convalescence, comme ça n’allait pas, il a été évacué sur Yaoundé, depuis pratiquement trois semaines.

Pendant la fête de l’Eid El Kebir, il était couché à l’hôpital. Il ne pouvait pas prendre part à la fête. Pour moi personnellement, c’est comme si je suis mort avec lui. Parce que j’avais toute sa confiance. Je puis dire que sa disparition laisse un vide dans mon cœur.

Charles Manmadi, secrétaire particulier du défunt