• Paul Biya s’attache les services de la Russie
• Un article de l’accord dérange les USA
• Washington menace de représailles
Washington ne cache pas sa colère après la signature d’un accord militaire entre le Cameroun et la Russie le 12 avril 2022. Ce nouveau partenariat qui n’est en réalité que la suite logique d’une collaboration de longue durée entre les deux pays, fait craindre l’arrivée imminente de la milice Wagner jugée très proche du Kremlin.
En effet en encore l’article de 2 de l’accord qui a fuité sur les réseaux sociaux, le Cameroun pourrait prochainement bénéficier de l’appui des instructeurs russes pour venir à bout de la secte islamique Boko Haram et des groupes armés sécessionnistes de plus en plus violents.
L’article 2 précisément dudit accord dispose que la coopération interviendra dans les domaines précis : l’échange d’opinion et d’information en matière de politique de défense et de sécurité internationale ; le développement des relations dans le domaine de la formation conjointe et l’entraînement des troupes (des forces), de génie, d’enseignement militaire et de médecine militaire, rapporte nos confrère d’ABK Radio.
Menaces de représailles
Le Cameroun fidèle à sa politique de non-alignement avait profondément déçu les occidentaux en refusant de voter la résolution portée par la France qui dénonce les opérations spéciales de la Russie en Ukraine.
Les USA, partenaire militaire et financier de l’Ukraine dans sa lutte contre l’invasion russe, voient d’un mauvais œil, le nouvel accord militaire signée par Moscou et Yaoundé le 12 avril dernier. Ce nouveau partenariat selon plusieurs source vise principalement à appuyer l’armée camerounaise dans sa lutte contre le groupe armé islamique Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord du pays et les milices séparatistes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Pour le diplomate américain Tibor Nagy, le moment est mal choisi par Yaoundé pour procéder à un tel. Les USA perçoivent la démarche de Paul Biya comme une provocation des occidentaux et ne se privent pas d’envoyer des menaces à peine voilées à Yaoundé.
« Je ne peux pas croire que le gouvernement camerounais ait signé un accord militaire avec la Russie au plus fort de l'agression en Ukraine. C'est un coup de pied dans l'œil des Etats-Unis et de la France, deux pays dont le Cameroun pourrait avoir besoin d'aide à l'avenir. Mais tant mieux pour les Ambazoniens », a déclaré le diplomate.
Selon France 24, le Cameroun a besoin de soutien militaire pour venir à bout des groupes armés séparatistes dans les régions du Nord-Oues et du Sud-Ouest ainsi que la secte islamique Boko Haram.
« Un soutient d'autant plus nécessaire que les Etats Unis ont suspendu leur coopération militaire avec l'Etat du Cameroun en 2019 suite à des accusations de violations des droits de l'homme visant visant les forces de défense et de sécurité camerounaises notamment le Bataillon d'Intervention rapide (BIR), unité d'élite en première ligne dans la lutte contre Boko Haram et les séparatistes anglophones », indique le reportage de France 24.
Le média craint toutefois l’expansion sur le continent de la milice Wagner qui serait déjà présente en République centrafricaine puis au Mali. Au Cameroun, cet accord n’émeut point les habitués du sérail. La Russie est un partenaire militaire de longue date du Cameroun.
« Depuis bientôt 10 ans, Le Cameroun et La Russie coopère militairement. De nombreux officiers camerounais ont été formés en Russie. La Russie fournit du matériel militaire au Cameroun dans sa lutte contre le terrorisme. En 2015, un accord de coopération militaire avait déjà été signé par Edgard Alain Mebe Ngo à l’époque ministre de La Défense et Le général russe Anatoly Punchuk, à l’époque directeur adjoint des services techniques et militaires à la présidence Russe, pour la fourniture d’équipements, la maintenance et le transfert des technologies. Ainsi l’accord du 12 avril 2022 ne présente rien de nouveau », rappelle le lanceur d’alerte Boris Bertolt.