La localité est devenue un terrain politique favorable à l’opposition aussi longtemps que le maire Minsili Ebah ne sera pas rappelé à l’ordre. Les 17000 militants du Rdpc menacent d’adhérer au Mouvement pour la Renaissance du Cameroun de Maurice Kamto.
Les populations de l’arrondissement de Mvangane sont en colère. Troublés par la fraude spectaculaire des opérations de renouvellement des bureaux des organes de base du Rdpc, les militants de cette localité enclavée pointent un doigt accusateur sur le maire de la commune qui aurait bourré les urnes. En plus, les populations recherchent vainement leurs redevances forestières annuelles depuis l’arrivée en 2007 de Thomas Minsili Ebah à la tête de cette commune, qui est propriétaire d’une forêt génératrice des revenus. Mvangane est coupée complètement de la région du Sud.
Aucun véhicule ne peut franchir les deux bourbiers d’Ondondo Ngoe et de Nselang alors que les redevances forestières annuelles dont bénéficiait la commune entre 2007-2014 auraient été détournées par le maire Minsili Ebah. La localité, perdue dans les tréfonds de la forêt équatoriale de la région du Sud, est inaccessible. La route Ebolowa – Mvangane en passant par Enguebanyu longue de 90km est infranchissable au niveau de Messambe.
Le seul axe qu’on puisse emprunter pour atteindre Mvangane est celui de Sangmélima par Mengbwa long de 70km et ses travaux d’hercule ont été réalisés grâce au maire de Sangmélima André Noël Essiane. Ainsi, face à ce qu’ils qualifient « d’abandon total d’une localité par le pouvoir de Yaoundé », les militants Rdpc de Mvangane expriment leurs mécontentements et appellent le Mrc de Maurice Kamto pour leur totale adhésion.
Un mémorandum des élites serait en préparation pour interpeller les ministres René Emmanuel Sadi, Louis Paul Motaze, Nganou Djoumessi et Jean Nkuete. Après l’arrestation du maire de Bengbis, celui du Mvangane est convoqué au Tcs ce mardi 15 décembre 2015. A l’heure actuelle, les actes de vandalisme et de barbarie seraient préparation dans l’optique de chasser le maire. Les populations s’apprêtent à assiéger la mairie aussi longtemps que Minsili Ebah ne fait pas la lumière sur la destination des redevances forestières annuelles.
Triste portrait politique de l’arrondissement de Mvangane
Le plus vieil arrondissement sur les 07 que compte le département de la Mvila, la localité de Mvangane regroupe plus de 70 villages avec une superficie d’environ 23.000km2. Sa population est estimée à plus de 20 mille âmes. Un riche patrimoine naturel qui devrait hisser Mvangane au firmament du développement et de la prospérité dans tous les domaines. Situé à 90km d’Ebolowa et 70km de Sangmélima, le potentiel intellectuel de l’élite de cet arrondissement n’est plus à démontrer.
On retrouve les fils de Mvangane à tous les niveaux de l’administration, de la politique et du monde des affaires, mais jusque là, la stagnation du développement est perceptible. Les populations vivent encore à l’âge de la pierre taillée. Aucun fils n’est ministre, gouverneur, préfet, sous-préfet, directeur général, sénateur ou députés.
Le maire Minsili Ebah qui fait l’objet des dénonciations et critiques de toutes les humiliations a pourtant été considéré comme un Messie quand il prenait la mairie. Professeur des Lycées d’enseignements général retraité, sa popularité s’est effritée à cause de ses pratiques socio-politiques qui n’honoreraient pas sa valeur intrinsèque. Il s’est fait entouré d’un groupe de personnes qui qui multiplie des actes insoutenables auprès des populations. Le maire de Mvangane évoluerait dans le même sillage que ses prédécesseurs avec un dénominateur commun qui n’est autre que les détournements et les intrigues politiques de basses manoeuvres.
Pas surprenant que sa ville soit coupée à cause de l’état piteux des routes. Certaines écoles de Mvangane ont fermé les portes faute des salles de classe à l’exemple de Mebemenko. Les marchés fictifs dans la construction des salles de classes, les adductions d’eaux potables font l’objet de complicités entre le maire et ses amis, de véritables imposteurs qui devront répondre devant la justice.