La disparition de Joseph Owona a suscité des réflexions sur son passage au sein du comité de normalisation de la Fécafoot. Sa carrière gouvernementale, jalonnée de nominations aux postes stratégiques, offre un tableau contrasté de l'homme politique.

Nommé par Paul Biya à diverses fonctions dès 1985, Owona a occupé des postes clés tels que secrétaire général adjoint de la présidence, ministre de la Fonction publique, et ministre de l'Éducation nationale. Cependant, son passage au ministère de l'Éducation nationale a été marqué par une impopularité grandissante. Les résultats catastrophiques au baccalauréat, avec seulement 21 % de réussite, ont attiré la critique, surtout dans le contexte sensible de l'élection présidentielle.

Face aux reproches, Owona a défendu sa position, affirmant que les résultats reflétaient le niveau des candidats. Membre titulaire du comité central du RDPC, parti au pouvoir, il a dû faire face à une opinion publique de plus en plus défavorable.

Pourtant, son implication dans le monde du football a ajouté une nouvelle dimension à sa carrière. De 2013 à 2015, il a présidé le comité de normalisation de la Fécafoot, suscitant des réactions mitigées. Sa rigueur, saluée par la FIFA, a été difficilement acceptée par l'opinion locale dans un pays où le football revêt une importance quasi-religieuse.

Après sa sortie du gouvernement, Paul Biya le nomme à la tête du conseil d'administration de la Société de recouvrement des créances (SRC). Une nouvelle fonction qui n'a pas échappé aux controverses, compte tenu du passif critique de sa gestion ministérielle.

Joseph Owona, un homme politique controversé, aura laissé une empreinte indélébile dans le paysage politique et sportif du Cameroun. Son décès soulève des questions sur son héritage et rappelle les débats passionnés qui ont jalonné sa carrière mouvementée.