Mardi 6 juin 2023. Il est 5 heures du matin. La morgue de l'hôpital régional de Maroua est prise d'assaut par des gabelous. Visages inondés de larmes, les douaniers sont inconsolables lorsqu'apparaissent les corps sans vie de leurs collègues, victimes il y a quelques jours de la barbarie des djihadistes de Boko Haram, à l'entrée de Mora. En assistant ce mardi matin à la levée des corps de leurs collègues décédés, ceux-ci ont voulu rendre hommage à leurs camarades malgré la gravité de la situation.

Parmi les victimes, on s'en souvient, figure le préposé aux douanes Cedrick Ndogmo, détaché à Halcomi, zone 3 à l’Extrême Nord. Il venait du secteur des douanes du littoral 2, brigade mobile des douanes de Mboppi. L'autre victime de Boko Haram n'est autre que le préposé aux douanes Ebongue Lovet Esambe, en service à la brigade mobile des douanes de Mora, au secteur des douanes de l'Extrême-Nord. Les deux corps ont été embarqués à bord d’un vol Camair-co pour le sud du pays, où ils seront inhumés dans les prochains jours. « Nous sommes vraiment traumatisés dans nos services.

Dernièrement, certains de nos collègues ont été copieusement bastonnés par un chef de bureau de la Semil de Mokolo alors qu’ils étaient en plein service, commandé par la hiérarchie. Aujourd’hui, nous assistons à la levée des corps de nos camarades et collègues qui rejoignent leurs familles sans vie. Euxaussi, étaient en service et surpris par les terroristes Boko Haram. Une situation qui nous met dans une sorte d'insécurité permanente. Pour être honnête, notre moral n’est plus au beau fixe», a déclaré dame Yangono, douanière en service au secteur des douanes de l’Extrême-Nord à Maroua.

Depuis le début de la crise sécuritaire et sanitaire à l’Extrême-Nord, les douaniers en service dans la région travaillent dans un environnement de plus en plus hostile. Le chef secteur et ses collaborateurs ne cessent de multiplier les stratégies pour atteindre les objectifs à eux assignés. Ce qui a permis à Parfait Eba’a Efandene, de réaliser des chiffres satisfaisants malgré la conjoncture difficile.