Les Gouverneurs appelés en renfort. C’est à l’occasion de la première session de leur Conférence semestrielle qui se tient à Yaoundé les 17 et 18 juillet 2023, sous la présidence de Paul ATANGA NJI, le ministre de l’Administration territoriale.
La rencontre a beau être routinière, elle conserve tout son intérêt dans la mesure où elle permet non seulement de prendre le pouls des régions, mais aussi de voir quels sont les sujets qui préoccupent au plus haut point les « chefs de terre ». S’agissant du pouls des régions, la tuerie qui a fait officiellement une dizaine de morts à Bamenda la veille ne pouvait pas ne pas être évoquée. Quant au deuxième aspect, le thème retenu comme fil conducteur des travaux en dit suffisamment long sur ce qui est des préoccupations du moment pour le gouvernement de la République.
Axée sur le thème : « Défis sécuritaires sur fond de crimes graves et de trafic de drogue dans les écoles », la conférence semestrielle des Gouverneurs des régions a porté sur divers sujets: la situation sécuritaire du pays ; la lutte contre les médicaments de la rue, la vente et la consommation des drogues et stupéfiants ; le taux d’exécution des grands projets de développement ; la lutte contre le désordre urbain ; l’identification désormais obligatoire de tous les conducteurs des motos-taxis et des propriétaires qui mènent cette activité ; La rencontre a beau être routinière, elle conserve tout son intérêt dans la mesure où elle le suivi des activités des associations et des ONG ; le contrôle régulier des armureries ; la lutte contre la spéculation foncière ; la production ou l’élaboration du fichier national de la chefferie traditionnelle, entre autres.
Traquer les criminels
Mais, se tenant dans un contexte marqué par une montée en puissance de la criminalité urbaine : des vols, des agressions à main armée, à l’arraché et plusieurs autres formes de violence sur les citoyens, cette conférence a aux contributions du Secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense et le Délégué général à la Sureté nationale, d’une une part, et des ministres des Enseignements secondaires et de l’Éducation de base, d’autre part.
Pour montrer la gravité de la situation et donner l’orientation des échanges, le ministre de l’Administration territoriale a énuméré certaines difficultés rencontrées dans le domaine sécuritaire et, les mettant pratiquement au défi, Paul ATANGA NJI a affirmé :« Je tiens à dire ici tout haut que les caméras invisibles de la Police et de la Gendarmerie sont aux trousses des bandits de grand chemin, des assassins, des braqueurs et des vendeurs de drogues. Les filets de la Police et de la Gendarmerie sont tellement vastes que les malfaiteurs n’ont pas et n’auront jamais le moindre espace pour se cacher ». « Il est temps, a-t-il martelé, de mettre de l’ordre dans le secteur de motos-taxis et de taxis de villes ». Il a annoncé que « la traque des criminels qui agissent en bandes organisées va s’intensifier dans les dix Régions ».
S’agissant du trafic des stupéfiants dans les établissements scolaires, après avoir relevé la gravité de la situation, le MINAT a suggéré que « ces actes, qui perturbent gravement la scolarité de nos jeunes compatriotes et mettent à mal leur projet d’épanouissement par l’école de la République, méritent d’être taclés avec rigueur, détermination et efficacité » À la suite du MINAT, le Secrétaire d’État à la Gendarmerie, Galax ETOGA, et le Délégué Général à la Sureté nationale, Martin MBARGA NGUELÉ, se sont employés, tout en soutenant que la situation est « sous contrôle », à la décrire avant de présenter les mesures prises pour y remédier. On retiendra, notamment en ce qui concerne la consommation et le trafic des stupéfiants, qu’en plus des mesures répressives, un travail de sensibilisation doit être fait au niveau des établissements scolaires pour amener les jeunes à se désengager de ces substances, instaurer la vidéo surveillance dans les lycées et collèges, et des portiques pour freiner la propagation des drogues.