Des prairies de Menchum aux plaines côtières de Buea, à la recherche de la paix alors qu'une crise sociopolitique de huit ans perdure, Mami Tomboh voit sa vie prendre forme petit à petit.
Forcée de fuir sa maison il y a des années, elle a enduré des épreuves en tant que personne déplacée à l'intérieur de son pays (PDI). J'ai quitté le paradis pour l'enfer », c'est ainsi qu'elle décrit la transition vers la sécurité.
« Ma maison a été brûlée et je gère maintenant une maison en planches inachevée (Karabot) avec mes deux enfants. Je n'ai pas d'homme à charge, mon mari a été victime de nombreuses balles perdues », se souvient-elle.
Le conflit, qui a éclaté en 2016 et s'est transformé en une bataille pour l'indépendance, a dévasté les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Il a déplacé des milliers de personnes et en a laissé beaucoup sans produits de première nécessité. Selon Human Rights Watch, au moins 6 000 civils ont été tués par les forces armées et les combattants séparatistes.
Avec l'escalade de la violence, de nombreuses personnes se sont retrouvées sans domicile et ont été contraintes de trouver refuge ailleurs, abandonnant leurs moyens de subsistance. Pour Mami Tomboh, la vie en tant que personne déplacée est devenue un combat permanent.
« J'ai d'abord vécu avec mes enfants dans un petit camp surpeuplé, sans nourriture ni soins de santé », raconte cette femme âgée. Elle a toutefois trouvé temporairement du réconfort et du soutien au sein de la communauté des personnes déplacées.
C'est avec ses mains qu'elle s'est inventé un nouveau jour. Le maraîchage est devenu un moyen de subsistance pour elle et sa famille dans la ville universitaire. « Tout le monde se demande comment j'ai pu améliorer ma situation, je pense que c'est grâce à Dieu », dit-elle.