• Maurice Kamto étale les failles du régime Biya
• Il explique pourquoi la guerre perdure au NOSO
• Maurice Kamto accuse Paul Biya d’avoir volé ses idées
Le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) poursuit son séjour en France. Il a accordé une interview au journal français le Monde ce samedi 2 octobre 2021 pour évoquer entre autres, la crise anglophone qui s’enlise.
Selon Maurice Kamto la situation au NOSO est de plus en plus inquiétante. Il tient pour responsable de cette situation, le gouvernement de Paul Biya qui ne s’est jamais attaqué aux véritables causes de la guerre d’après lui.
« Depuis trois ans, nous n’avons fait de progrès sur aucun front. Sur le plan sécuritaire, le pouvoir a voulu continuer à faire croire que la situation était sous contrôle dans les régions anglophones [plongées depuis 2017 dans un conflit opposant armée et séparatistes]. Ce n’est de toute évidence pas le cas. Au moins quinze soldats ont été tués dans une seule attaque le 16 septembre. Le ministre de la défense a reconnu que les sécessionnistes ont désormais des équipements qui n’ont plus rien à voir avec ce qu’ils avaient avant. Les tueries continuent parce que l’on ne s’est jamais attaqué aux causes de la guerre », a-t-il déclaré.
Vol d’idée
Le président du MRC doute de l’efficacité des remèdes proposés par le régime pour venir à bout de cette crise dire plus 4 ans déjà. La proposition d’un statut spécial brandie par le régime est selon Maurice Kamto une de ses propositions. Il indique cependant que cette solution n’est plus d’actualité compte tenu de l’évolution de la situation.
« Je suis de ceux qui, dès le début, ont attiré l’attention sur la nécessité urgente d’un règlement politique. Ce qui a été fait en 2019 avec l’accompagnement et l’enthousiasme de certains partenaires et qu’on a appelé le « grand dialogue national » n’a été qu’une mascarade. Tout le monde l’admet aujourd’hui. On a repris l’idée que j’avais émise d’octroyer un statut spécial aux régions anglophones. A l’époque, personne ne m’avait écouté, mais quand ils ont ressorti ça, l’idée était dépassée. Lorsque des gens ont pris des armes et que le sang a coulé, des solutions qui auraient pu être valables en temps de paix ne le sont plus », a-t-il précisé.