Des groupes armés non étatiques et des forces armées nationales auraient utilisé des écoles à des fins militaires dans les deux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Plus de 55 incidents d'attaques contre des élèves et du personnel scolaire et plus de 65 incidents d'attaques contre des écoles ont été signalés, principalement dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. La révélation est du rapport 2022 « education under attack » de la coalition mondiale pour la protection de l'éducation contre les attaques (gcpea). Pourtant, le Cameroun a adopté en 2018, la déclaration sur la sécurité dans les écoles (SSD) en tant qu'engagement politique intergouvernemental visant à protéger les étudiants, les enseignants, les écoles et les universités contre les pires effets des conflits armés.

La déclaration offre des conseils sur les mesures concrètes que les forces armées et les acteurs non étatiques armés peuvent prendre pour dissuader l'utilisation militaire des installations éducatives, réduire le risque d'attaques et atténuer l'impact des attaques et de l'utilisation militaire lorsqu'elles se produisent. Dans le cadre du suivi des résolutions de la dernière conférence internationale sur la déclaration pour des écoles sûres, s'étant tenue à Abuja au Nigéria en 2021 et ayant été virtuellement présentée à Yaoundé sous le thème « Assurer une éducation sûre pour tous : De l'engagement à la pratique », Plan International Cameroun et ses partenaires s'engagent à soutenir la formation des forces de défense et de sécurité des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Ce qui justifie la tenue de l'atelier de formation des forces de Défense et de Sécurité sur le cadre de la mise en œuvre des activités des écoles sûres au Cameroun.

Un renforcement des capacités a débuté hier, 27 février 2024 à Ebolowa. L’objectif principal est de veiller à ce que les forces de Défense et de Sécurité du Cameroun comprennent et appliquent mieux les lignes directrices relatives à la protection des écoles et des universités contre une utilisation militaire lors d'un conflit armé. D'après Estelle Liendjouom, education and emergency officer à Plan International Cameroun, cet atelier vise d'abord à implémenter et mettre en œuvre les points forts de la déclaration de sécurité dans les écoles ayant été endossés par le Cameroun le 10 septembre 2018. Plus concrètement, il est question de veiller à ce que les enceintes des écoles et des universités soient des lieux sûrs et protecteurs pour un apprentissage sain.

Elle ajoute : « les assises d'Ebolowa visent aussi à ce que les forces de Défense et de Sécurité soient celles-là qui par leurs orientations et leurs mesures de prise de conscience aident le système éducatif notamment les partenaires et l'État à mettre sur pied des politiques pour aider les écoliers et les étudiants à regagner les campus en toute sécurité. Il est aussi question que l'école redevienne un lieu sûr parce qu’avec des conflits et les crises, les enfants ont déguerpi les lieux dit ‘’protecteurs’’. Donc, la venue des forces de Défense et de Sécurité à cet atelier, c'est pour rassurer non seulement les populations, les familles mais aussi et surtout, les écoliers, les étudiants et même les communautés qui vivent dans les zones en crise ». Les travaux d'Ebolowa s'achèvent ce jeudi, 29 février