Actualités of Monday, 19 August 2024

Source: www.camerounweb.com

NOSO : Shanda Tonme invite le gouvernement à s'inspirer du roi Sokoudjou et le nonce apostolique

La guerre perdure au NOSO La guerre perdure au NOSO

Dans un message repris par la presse locale, le président de la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination (COMICODI) se réjouit de la rencontre entre le roi Sokoudjou et le nonce apostolique et invite le gouvernement à s’inscrire dans une démarche similaire afin de résoudre définitivement la guerre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.




MESSAGE DE FELICITATION ET DE REMERCIEMENT
AUX ARTISANS DU DIALOGUE ET DE LA PAIX
Le vénérable Roi Sokoudjou, et le Nonce Apostolique

C’est un homme, un grand homme, un roi et un porte flambeau des valeurs de paix, en même temps qu’un symbole achevé et incontesté, de la voix des dignitaires traditionnels du pays voire d’Afrique qui vient de recevoir dans la salle des actes de son palais à Bamendjou, un autre grand homme, un digne prince, serviteur et porteur de toutes les nouvelles et bénédictions qui nous viennent de Rome, du patron de l’église catholique romaine.
Nous avons tous été témoins, effectivement, du travail sublime du Roi Sokoudjou, prestigieux monarque au même titre que tous les autres aux quatre coins du pays, en coaction avec le Nonce apostolique, son excellence Monseigneur l’ambassadeur du Vatican au Cameroun et représentant personnel de sa sainteté le Pape François d’autre part.
Grande est notre joie, notre réconfort ainsi que notre apaisement, au regard de la cérémonie brève, mais ô combien parlante, significative et exemplaire d’humilité, qui s’est déroulée au palais à Bamendjou.
En effet il n’y a pas longtemps encore, les jours derniers pas trop éloignés, les médias nous tenaient en haleine sur des disputes d’autorité et d’espace, sur des querelles de prééminence entre un Evêque et des dignitaires traditionnels. Tout ou presque a été dit, colporté, aggravé et amplifié, dans un contexte national déjà si fragilisé par moult fractures, divisions, sectarismes et sécessionnismes.
Un roi demeure un roi, et un chef de culte d’occident judéo-chrétien demeure le serviteur et représentant des valeurs de sa chapelle. Nous avons assisté à la rencontre des sages, des humains sensibles et attentifs aux exigences de dialogue, d’humilité, de réconciliation, de rassemblement et de paix. Monseigneur Jean Zoa, paix à l’âme de ce prélat d’exception, avait coutume de conseiller, « pardonne-le-lui, il a manqué de jugement ». Il le faisait face à une faute, une dérive, une défaillance, une banale ou une grave erreur de quelqu’un. Un sage sait parler, et ça dépasse tous les diplômes et tous les titres ronflants. La question du Roi sur la quantification de la divinité comme être suprême, exprime la plus haute des sagesses. Prenons en acte.
Nous ne devons pas seulement dire merci et adresser des félicitations à nos deux sages exemplaires, nous devons nous interroger profondément, sur les raisons qui bloquent un tel exercice aux plus hautes sphères de la gouvernance de notre société, pour mettre fin aux fractures, aux souffrances des deux régions anglophones où toute vie paisible a cessé et où la mort frappe aveuglement à chaque coin de rue.
Non, nous ne sommes pas condamnés à nous haïr et à nous diviser. Oui, le dialogue, la réconciliation effective et la paix totale sont possibles. Mais alors, nous avons un urgent besoin d’humilité, d’amour du prochain, d’amour de la patrie et d’honnêteté dans cette quête de paix. Sans franchise, et sans humilité, aucune paix n’est possible. Comme le Nonce apostolique enfilant un de nos tissus traditionnels symboles, acceptons humainement de nous reconvertir partout, de nous asseoir sur n’importe quelle table, tant que c’est pour faire la paix, réconcilier notre société et avancer vraiment vers le progrès.
Le Sénégal a lancé son premier satellite, pendant que nous restons embourbés dans le comptage des ethnies, la manipulation des titres fonciers et les tricheries dans les examens et concours. Nous avons été incapables de construire une autoroute de vingt km en 15 ans, ni de construire un stade portant le nom du chef de l’Etat en dix ans non plus. Pourtant l’argent ne manque pas et le pays apparaît comme un scandale naturel pour sa richesse, ses talents et ses braves capitaines d’industrie. Qui sommes-nous vraiment et de quoi souffrons-nous ? Mais surtout, où allons-nous donc maintenant ?

Le Roi et le Nonce nous parlent. Mettons-nous debout./.
Yaoundé, le 19 Août 2024