Actualités of Monday, 15 November 2021

Source: La Nouvelle Expression

NOSO: bilan d'un week-end très ensanglanté

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Une fillette tuée par un policier à Bamenda, Cinq policiers, Trois gendarmes et un civil tués par des séparatistes à Santa. Le film d’un week-end très agité par ces tueries.

Tout avait pourtant pourtant bien commencé dans la ville de Bamenda vendredi dernier, surtout que les yeux des populations étaient rivés vers l’université de Bamenda où les nouveaux étudiants prenaient part à la cérémonie de matriculation dans le campus de cette institution. Vers 12 h 30 minutes au lieu-dit Mile 2 Nkwen, plus précisément vers New Road juste en face d’un Snack dénommé Dreamland, des coups de feu vont retentir à la surprise des populations qui vaquaient à leurs occupations.

Selon plusieurs témoin? de la scène, un véhicule interpellé à un contrôle de police vers cet endroit, n’aurait pas obtempéré, et un policier de ce poste aurait tiré des coups de feu qui ont atteint mortellement la petite fille placée non loin de ce check point. Immédiatement « la fillette serait transportée rapidement vers PMI, l’hôpital de l’arrondissement situé à quelques mètres du lieu des coups de feu» raconte une maison qui vendait les arachides aux alentours. C’est de l’hôpital que l’on va constater le décès de la petite Tataw.

La colère des populations

Comme une traînée de poudre, la nouvelle selon laquelle un policier aurait tué par balle une fille qui rentrait de classe va rapidement se propager dans la ville de Bamenda. Une immense foule de personnes en colère va saisir la dépouille de la fillette, et vont manifester dans la ville.de Bamenda pendant des longues heures.

À l’aide des motos, d’autres à pied, ces manifestants vont faire le tour de la ville de Bamenda avec la dépouille d’une fillette tuée par une balle tirée par un policier alors qu’elle rentrait de l’école. Première destination, les services du gouverneur de la région du Nord-ouest qui précipitamment va laisser la cérémonie d’immatriculation des nouveaux étudiants pour regagner ces bureaux. Dans la colère, l’entrée en vitre des services du gouverneur sera vandalisée par la foule. Dans les rangs des. manifestants, la maman de la fillette tués qui n’en revient pas.

En larme, elle demande ce qui s’est passé pour qu’on tue sa fille. Mécontent, ces manifestants vont barricader les routes, des pneus incendiés sur la chaussée, un véhicule de transport urbain de la communauté urbaine de Bamenda sera incendié vers la route qui mène à Up station le quartier administratif. Vue la tension, l’armée va être déployée, plusieurs coups de feu seront entendus, quelques écoles et commerces vont fermer à la hâte. La ville de Bamenda, à la suite de cette panique, va se vider.

Que s’est-il réellement passé ?

D’après les occupants du véhicule dont on accuse d’avoir refusé, d’obtempérer, la scène s’est déroulée comme un film western. « Nous étions en train de traverser ce carrefour qui mène à New Road, le policier qui a tiré sur notre véhicule a soulevé sa main au moment où notre véhicule était déjà passé. Dans notre véhicule j’ai soulevé ma main aussi et mon patron qui était assis sur le siège passager avant. Nous on n’a pas compris que ce dernier nous faisait signe de nous arrêter car c’est un policier qui travaille avec mon patron et nous le connaissons personnellement.

Mais la surprise est qu’après avoir amorcé New road nous avons entendu trois coups de feu et on s’est arrêté parce que le policier en question nous a suivis et en le voyant de mon rétroviseur, je me suis arrêtée. Ce dernier est venu, pointant son arme vers nous menaçant de tirer encore. Nous lui avons demandé pourquoi il veut tirer, il a répondu qu’on n’a pas obtempéré à sa demande, c’est alors en ce moment-là que nous lui avons expliqué qu’on n’a pas su qu’il nous faisait signe de nous arrêter» raconte le chauffeur du pickup qui a subi des impacts de balles.

Il ajoute «au moment où nous échangions avec le policier, c’est alors qu’à 20 mètres de notre position les cris s’élèvent pour signaler qu’un enfant est touché par balle» précise le chauffeur. Après une réunion de sécurité avec les responsables des forces de l’ordre dans la région, Adolphe Lele Lafrique déclare que le policier accusé a été mise aux arrêts et une enquête ouverte.

Dans la même lancée, un communiqué du délégué général à la sûreté nationale, Martin Mbarga Nguele dit avoir ordonné l’arrestation du policier Fagha Alain qui a dégainé son arme en plein centre ville. Il a été mise à l’arrêt et une enquête a été ordonnée et ouverte par la police judiciaire de la région du Nord-Ouest. Revenant sur les circonstances du drame, dans le communiqué du Délégué Général de la Sûreté Nationale, Martin Mbarga Nguelé regrette profondément ce tragique incident et adresse ses condoléances les plus attristées à la famille si durement éprouvée.

Des tirs se sont poursuivis tard dans la nuit de vendredi là à divers endroits de la ville de Bamenda. Selon les sources hospitalières, d’autres personnes auraient été blessées de suite d’accrochage avec les forces de l’ordre. Ce drame survient après celui de Buea, où une fillette de 6 ans avait aussi été tuée par balle par un gendarme le 14 octobre dernier.

Des forces de l’ordre tuées dans une attaque à Santa

Huit éléments de&forces de sécurité ont été tués par les Séparatistes à Santa, au Nord-Ouest le jour suivant la mort de la petite Tataw. Cette nouvelle attaque perpétrée au lieu-dit Barracks dans l’arrondissement Je Santa département de la Mezam dans la région du Nord-ouest a eu lieu selon diverses sources vers 7:30 samedi matin. Selon nos informations, l’attaque aurait visé une équipe de policiers et gendarmes.

Au total on dénombre 08 morts chez les forces de sécurité et de maintien de l’ordre. Dans le détail, il s’agit de 05 policiers et 03 gendarmes tués. On parle également d’un civil tué dans cette attaque attribué aux séparatistes armé. Les assaillants auraient emporté des armes et des munitions. Une source sécuritaire dans le Nord-ouest confirme l’attaque en précisant que les assaillants ont utilisé des lances roquettes.

Une autre source parle plutôt d’un engin explosif improvisé. «Un Convoi de véhicules ayant a bord des forces de l’ordre, a été « la cible d’une embuscade d’individus lourdement armés» à Santa, raconte sous anonymat un responsable des forces armées camerounaise de la région. « les insurgés ont immobilisé les véhicules à l’aide d’un engin explosif improvisé (EEI) avant d’ouvrir un feu nourri « sur le convoi. Rappelons que cette attaque survient au lendemain du décès d’une fillette à Bamenda tuée par un policier selon les autorités.

Depuis le début du conflit fin 2016, les chiffres officiels font état de quelques 1200 soldats morts sur le théâtre des opérations dans le Nord-Ouest et Sud-Ouest les deux régions anglophones du Cameroun en conflit. Ce conflit armé a aussi coûté la vie à plus de 3 500 personnes et forcé plus de 700 000 autres à fuir leurs domiciles. Le nombre sans cesse croissant des éléments des forces de l’ordre tués avait poussé le gouvernement camerounais à renforcer les mesures de riposte dans ces zones de conflit.