Actualités of Tuesday, 7 May 2024

Source: www.camerounweb.com

NOSO : coup de tonnerre, tout tombe sur Paul Biya

Paul Biya Paul Biya

Selon un article exclusif de Jeune Afrique, l'appel à l'arrêt des hostilités dans les régions anglophones du Cameroun lancé par l'ancien chef des Ambazonian Defence Forces (ADF), Capo Daniel, n'a quasiment aucune chance d'être suivi d'effet. Cette déclaration intervient dans un contexte de lutte de leadership au sein de la mouvance indépendantiste, et met en évidence la profonde crise qui oppose les différents chefs séparatistes.

Dans son communiqué publié le 4 mai, Capo Daniel, coordonnateur de la Plateforme de plaidoyer des droits des peuples d’Ambazonie (Prap) nouvellement créée, annonce que les membres du Prap ont décidé « de manière unanime de mettre fin aux hostilités contre l’État camerounais » et de faire le choix « d’une approche non violente dans [leur] combat pour l’auto-détermination des populations anglophones du Cameroun ». Cependant, cette décision est loin de faire l'unanimité parmi les factions séparatistes, et a peu de chances de se concrétiser sur le terrain.

Capo Daniel fut autrefois proche de Lucas Cho Ayaba, leader du Conseil de gouvernement de l’Ambazonie (AgovC), qui vit en exil depuis plus de trois décennies et est accusé d'avoir commandité des enlèvements, des meurtres et des campagnes d’extorsion. Le 1er mai, Lucas Cho Ayaba avait rappelé l’urgence de « la libération » de l’Ambazonie en réponse à l’assassinat de l’un des combattants de sa faction, le « général Sagon ». Une partie des séparatistes voient donc dans l’appel de Capo Daniel une tentative de « manipulation » orchestrée par le pouvoir de Yaoundé.

La crise anglophone a débuté fin 2016 dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Les revendications corporatistes d’avocats et d’enseignants à l’origine de la fronde se sont depuis longtemps muées en des revendications sécessionnistes fortes. Selon les décomptes de plusieurs ONG, qui pointent un doigt accusateur vers les groupes séparatistes, mais aussi vers les forces gouvernementales, le conflit a déjà fait plus de 6 000 morts et plus de 700 000 déplacés.

En somme, l'appel à l'arrêt des hostilités lancé par Capo Daniel est une initiative louable, mais qui risque de ne pas avoir d'impact concret sur le terrain en raison de la profonde crise de leadership qui oppose les différents belligérants