Alors que le Cameroun traverse une période tumultueuse marquée par une crise sociopolitique et sécuritaire dans sa région anglophone, l'Archevêque de Bamenda et Président de la Conférence épiscopale catholique du Cameroun, Mgr Andrew Nkea Fuanya, a pris position pour éclaircir la situation et identifier les responsabilités.

"Bamenda est située au cœur de la région dite anglophone, où sévit un conflit séparatiste depuis sept ans maintenant. Ce conflit ne découle pas principalement de la différence linguistique - une minorité anglophone face à une majorité francophone - mais plutôt d'une question culturelle. En tant qu'évêques, nous avons toujours insisté sur la nécessité de préserver et de respecter la culture de chacun", a déclaré l'homme d'église lors d'une entrevue avec Fides.

Il a ensuite ajouté : "Les revendications initiales émanaient d'avocats et d'enseignants et étaient largement soutenues par la population. Cependant, ce n'est que lorsque les politiciens ont récupéré ces revendications que le conflit a véritablement éclaté. La population ne cherche pas la guerre. Il y a des groupes séparatistes qui ont choisi cette voie, mais la population s'y oppose car elle subit énormément de souffrance due à la violence engendrée par les séparatistes."

La crise anglophone au Cameroun, un conflit armé en cours depuis 2017, oppose le gouvernement camerounais à des groupes séparatistes opérant dans les deux régions anglophones du pays, à savoir le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. L'opinion de l'Archevêque de Bamenda met en lumière la responsabilité présumée des hommes politiques dans l'intensification de ce conflit complexe et douloureux.