• La guerre au NOSO préoccupe l’UE
• L’UE propose un régime politique au Cameroun
• La classe politique ne s’entend pas sur la forme de l’Etat
La forme de l’Etat du Cameroun fait partie des causes de la crise anglophone qui dure depuis 2016. Les populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest de Cameroun se sentant marginalisées par Yaoundé demandaient un retour à l’Etat fédéral avant de durcir le ton pour exiger désormais leur indépendance. Si presque tous les Camerounais sont d’accord qu’il y a des choses à corriger dans cette partie du pays, ils ne parviennent cependant pas à s’accorder sur la forme que doit prendre l’Etat. Paul Biya et son gouvernement restent attachés au régime unitaire avec reconnaissance d’un statut spécial aux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le président du MRC, Maurice Kamto est de son côté favorable à l’Etat fédéral tout comme Dieudonné Essomba. Cabral Libii du PCRN de son côté propose le « fédéralisme communautaire » qui fait débat actuellement dans les milieux politiques.
Les députés européens, dans une résolution prise le 25 novembre dernier sur la situation des droits de l’homme au Cameroun, préconisent la décentralisation comme régime politique adapté au Cameroun. Les eurodéputés encouragent Paul Biya et son régime à mettre en œuvre la politique de décentralisation promise.
Ils estiment « que la décentralisation, considérée comme un système de gouvernance économique, sociale et politique, est un instrument essentiel pour relever les multiples défis en matière de développement, notamment en ce qu’elle renforce la responsabilité des responsables politiques locaux et des administrations locales vis-à-vis des citoyens engagés; se félicite du soutien apporté par l’Union à ce processus ».
Pour ces députés, les repressions sanglantes des manifestations dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ont envenimé la situation la situation dans cette partie du pays. « Les premières manifestations pacifiques promues par le groupement de la société civile anglophone du Cameroun contre la marginalisation des régions anglophones du Cameroun par le gouvernement fédéral en 2016 ont été réprimées avec une extrême violence par les autorités de l’État, alimentant ainsi le soutien au séparatisme et l’émergence de plusieurs milices séparatistes appelant à la création d’un nouvel État, l’Ambazonie, et provoquant un conflit militaire sanglant… » indique la résolution.