• Le professeur Elvis Ngolle Ngolle dénonce les bras financiers des sécessionnistes
• Il appelle par ailleurs à privilégier une solution politique
• Le 1er octobre marque la date de l’indépendance des séparatistes anglophones
La date du 1er octobre est symbolique au Cameroun. Elle marque depuis 1961, la date de naissance du Cameroun dans sa forme actuelle, mais aussi la proclamation de l'indépendance de l'Ambazonie, en 2017. Une République non reconnue, déclarée dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest par les indépendantistes anglophones. Depuis, la crise née de cette déclaration d’indépendance a fait des milliers de victimes. Malheureusement, les espoirs d’un dénouement de cette guerre s’amenuisent de jour en jour. L’Etat centrale durci davantage sa position face à des séparatistes toujours déterminés à mener la lutte armée jusqu’au bout. Ces derniers bénéficient sans doute des soutiens multiformes.
Pour le professeur Elvis Ngolle Ngolle, du Rassemblement démocratique du peuple camerounais est le parti au pouvoir du Cameroun, ce sont ceux qui alimentent les séparatistes qui font que ce conflit perdure. Mais, il n’a pas non plus épargné ceux qui jouent un double jeu.
Se confiant au confrère Mimi Mefo Takambou à la veille des festivités pour ce vendredi mais interdites dans le NOSO par le pouvoir central, ce cadre du parti au pouvoir est longuement revenu sur la guerre dans la partie anglophone du pays. Et il n’a pas ménagé les soutiens des sécessionnistes. Il pense par ailleurs que l’Etat fait beaucoup d’efforts pour résoudre le problème.
« Mon évaluation de l'effort du gouvernement est que le gouvernement a de bonnes intentions et a fait beaucoup pour essayer de mettre fin à la crise et en particulier pour essayer de mettre fin au conflit armé. Je pense qu'il a de bonnes intentions et qu'il fait beaucoup. Ceux qui financent ce conflit ne font pas preuve de bonne foi. Et à cause de leur manque d'honnêteté, les bonnes intentions et les actions du gouvernement ne donnent pas 100 % de résultats sur le terrain, ce qui crée beaucoup de bouleversements économiques, beaucoup de bouleversements sociaux, beaucoup de pertes humaines, beaucoup de déplacements internes et bien sûr des réfugiés au Nigeria », dénonce-t-il.
Il n’a pas manqué d’interpeller les acteurs des deux bords. Car pour lui, il y a aussi des gens dans l’entourage de l’Etat à qui la guerre profite. « Il est donc nécessaire que tous les acteurs fassent preuve de bonne foi, car tous les acteurs ne font pas preuve de bonne foi. Certains financent en fait le conflit la nuit, mais le jour, ils disent vouloir mettre fin au conflit. D'autres profitent du conflit tel qu'il est car, apparemment, l'argent circule d'où qu'il vienne et ils semblent en profiter ».