Actualités of Monday, 29 May 2023

Source: www.camerounweb.com

NOSO : les dessous de la libération des femmes kidnappées, Jeune Afrique fait de nouvelles révélations

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Un groupe de trente femmes qui avaient été enlevées le 20 mai par des séparatistes dans la région anglophone de l'ouest du Cameroun a été relâché le 23 mai au soir après trois jours de séquestration, selon Denis Omgba, directeur de l'Observatoire des médias du ministère de la Communication. Aucune information supplémentaire n'a été fournie sur les circonstances de leur libération ni sur leur état, mais il a été précisé qu'une d'entre elles avait subi une fracture. Un maire de la région a confirmé la libération des otages sous couvert d'anonymat, révèle Jeune Afrique.

Ces femmes, décrites comme "âgées", avaient été enlevées par des "terroristes armés" dans le village de Kedjom Keku, dans la région du Nord-Ouest, après avoir participé à une manifestation la veille pour protester contre les taxes imposées par les rebelles séparatistes, avait indiqué la préfecture. Les autorités utilisent toujours le terme "terroristes" pour désigner les rebelles armés qui réclament l'indépendance des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, précise le magazine panafricain.

Le 19 mai à Kedjom Keku, environ 150 femmes, qualifiées de "âgées" par la préfecture, avaient manifesté publiquement contre les activités des "Amba Fighters" (le nom donné à ceux qui souhaitent établir l'État indépendant de l'"Ambazonie") et en particulier contre l'obligation imposée aux civils de payer des taxes mensuelles de 10 000 francs CFA (15 euros) pour les hommes et 5 000 francs CFA (7,50 euros) pour les femmes. Les rebelles affirment prélever ces "taxes" pour financer leur "effort de guerre pour l'indépendance". Le jour même, une cinquantaine de femmes avaient été capturées, séquestrées et violemment battues, mais elles avaient été libérées le soir même, selon Denis Omgba. Le lendemain matin, les rebelles en avaient enlevé une trentaine de plus.

Les deux régions anglophones du Cameroun sont le théâtre d'un conflit meurtrier opposant l'armée à différents groupes de rebelles séparatistes depuis fin 2016. Certains de ces groupes armés commettent régulièrement des enlèvements de civils, parfois en grand nombre, en échange de rançons, notamment dans les établissements scolaires qu'ils accusent d'enseigner le français. Ils sont également responsables d'assassinats ciblés contre des représentants des autorités ainsi que contre des civils qu'ils accusent de "collaborer avec l'armée". Leurs exactions ont été dénoncées à plusieurs reprises par des organisations internationales et l'ONU, qui accusent également régulièrement l'armée de commettre des violations des droits de l'homme, y compris des exécutions sommaires, des actes de torture, des razzias et des massacres de villages. Le conflit a déjà causé plus de 6 000 décès et contraint plus d'un million de personnes à fuir, selon l'International Crisis Group (ICG), un groupe de réflexion spécialisé.