Le 9 février 2025, le 3e Bataillon d’Intervention Rapide (3°BIR) de l’armée camerounaise a mené une opération ciblée contre un repaire séparatiste à Bamessing, dans la localité de Ndop, département du Ngoketunjia, région du Nord-Ouest. Cette opération avait pour objectif d’appréhender Ngeh Cyprian, alias « General The Only Bro », une figure clé du mouvement séparatiste ambazonien. Ce dernier est accusé d’être impliqué dans de nombreuses attaques contre des civils dans la région et opère sous les ordres de Sako Samuel Ikome, un leader basé aux États-Unis.
Selon les rapports, à l’approche des forces militaires, environ huit combattants séparatistes présents sur les lieux se sont dispersés dans différentes directions pour éviter d’être capturés. Au cours de l’affrontement qui a suivi, deux séparatistes ont été tués, tandis que les autres ont réussi à s’échapper. Trois d’entre eux ont toutefois été arrêtés par les forces armées. Aucune perte n’a été déplorée du côté des militaires.
L’opération a permis la saisie d’armes et d’équipements critiques, notamment :
Un fusil d’assaut AK-47
Un fusil FAL
Deux chargeurs d’AK-47
Trois motos, qui ont ensuite été détruites
Une grenade à main
Une bande de munitions PKM
Trois téléphones portables
Une collection de talismans et de charmes
En outre, les forces camerounaises ont démantelé et détruit le repaire des séparatistes, portant un coup logistique à leurs opérations dans la zone.
Malgré le succès de l’opération, Ngeh Cyprian a réussi à s’échapper. Il reste en fuite et est impliqué dans plusieurs crimes violents. Le 6 janvier 2025, il a exécuté publiquement Leo Vishi Newuh à Kedjom Ketinguh. Auparavant, le 27 juin 2024, il avait procédé à l’exécution sommaire de deux jeunes civils, Desmond Nyinying et Marcel Awonsang. Son évasion persistante suscite des inquiétudes quant à la possibilité de nouvelles attaques contre les populations locales.
Tensions croissantes dans les régions anglophones
Cette opération militaire s’inscrit dans le cadre du conflit persistant entre les forces gouvernementales et les groupes séparatistes dans les régions anglophones du Cameroun. Alors que les autorités intensifient leurs efforts pour réprimer les activités séparatistes, la région reste en proie à des tensions, avec des civils souvent pris entre deux feux. Récemment, le Fon de Bamessing a publié un communiqué ordonnant aux séparatistes de quitter le village, de rejoindre le centre de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR), sous peine d’être bannis.
Si cette opération témoigne de la détermination du gouvernement à rétablir l’ordre dans la région, des voix s’élèvent pour appeler à un dialogue avec les séparatistes. Cependant, avec des leaders comme Ngeh Cyprian toujours en liberté, le conflit est loin d’être résolu, et le risque de nouvelles violences reste élevé. La situation continue de poser un défi complexe pour les autorités camerounaises, qui doivent concilier sécurité et recherche de solutions politiques durables.