Contrairement aux messages du gouvernement qui se veulent rassurants, la situation est de plus en pus inquiétante dans les régions anglophones du Cameroun. Après un petit moment d’accalmie, les exactions et autres crimes ont repris dans cette partie du pays en guerre depuis 2017. Si les militaires et combattants séparatistes perdent la vie dans les affrontements, les populations civiles sont les principales victimes de cette guerre fratricide dont le bilan est difficile à dresser.
La tension au Noso favorise les exactions contre les professionnels de média. Des cas d’assassinat ont été révélés au sein de la corporation ces dernières années. Le dernier en date fut celui de Anye Nde Nsoh (26 ans) tué à Bamenda en mai 2023.
L’ONG internationale Reporters Sans Frontière, alerte sur la situation inquiétante des journalistes au NOSO.
« Nous avons documenté, au-delà de l’assassinat de ce journaliste, des enlèvements. Il y a eu également des arrestations et des détentions arbitraires. Cela révèle aussi à quel point les journalistes et les reporters dans ces régions travaillent dans une totale insécurité puisqu’ils sont pris entre le marteau des groupes armés séparatistes et l’enclume des forces armées camerounaises. Et ils doivent sans cesse être sur leur garde, et même souvent - nous en avons parlé avec certains d’entre eux - même lorsqu’ils s’efforcent d’être équilibrés et objectifs, ils sont souvent accusés par les forces de l’ordre et les forces de sécurité d’être ceux qui envoient des informations aux groupes armés séparatistes.
Et de leur côté également, les groupes séparatistes harcèlent les journalistes d’où l’importance, pour les autorités au niveau central, de mettre en place des mesures efficaces de protection des journalistes afin d’éviter que ces régions anglophones ne deviennent des zones de non-information.»