• Le gouvernement camerounais a porté de très graves accusation contre MSF
• L’ONG est accusée de soutenir les séparatistes
• MSF se défend de tout soutien et réaffirme sa neutralité
C’est un nouveau front qui s’ouvre entre l’ONG Médecins sans frontières (MSF) et les autorités camerounaises. En effet, le ministère de la Défense soutient que MSF protège les séparatistes, considérés comme des «terroristes » par l’Etat camerounais. Il lui reproche précisément d’avoir frauduleusement entrepris d’évacuer certains combattants sécessionnistes. L’armée dit avoir interpelé le 26 décembre 2021 dans la localité de Nguti, région du Sud-Ouest, un véhicule de Médecins sans frontières (MSF) avec « une fausse fiche d’évacuation ». Face à ces graves accusations, l’ONG a tenu à remettre les pendules à l’heure.
Pour le ministère de la Défense qui a publié un communiqué lundi dernier, « il est ainsi établi que Médecins sans frontières entretient des relations étroites avec des terroristes opérant dans la région du Sud-Ouest, et engagerait suffisamment divers moyens pour faciliter leurs actions sanguinaires sur le terrain », soulignant qu’il est opportun d’adresser plus clairement la nécessité de la présence de MSF sur le terrain de la guerre contre les bandes armés partisanes de la sécession du territoire.
Médecins sans frontières (MSF) a rejeté ce mardi, les allégations du gouvernement camerounais l'accusant de soutenir des sécessionnistes armés anglophones en activité dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. L'ONG soutient que ses œuvres médico-humanitaires sont impartiaux, neutres et notamment protégées par les Conventions internationales précisant que les personnes prenant une part active aux hostilités, y compris les membres des forces armées ayant déposé les armes et ceux mis hors de combat pour diverses raisons, doivent être traitée avec humanité, a tweeté l'organisation.
« Le fait d’entraver notre travail met la vie des patients en danger. Les allégations de complicité avec tout acteur dans un conflit mettent les patients et le personnel de MSF en danger grave et immédiat » réplique MSF.
Pour MSF, la diffusion d’informations portant atteinte à sa réputation d’organisation humanitaire neutre, impartiale et indépendante met en danger la vie de son équipe et des patients dans un contexte déjà très sensible.
Rappelons que les relations ont commencé par se détériorer entre les deux entités depuis décembre 2020. Si bien que les autorités camerounaises ont suspendu les activités de l’ONG. L’organisation médicale humanitaire rejette ces accusations de soutien aux bandes armées. Faute d’accords conclus avec le gouvernement camerounais, l’ONG avait finalement décidé de retirer ses équipes de la région en gardant toutefois un bureau de liaison à Bamenda afin de poursuivre le dialogue avec les autorités.