Deux enseignants, Mahngong Roland et M. Dickson, qui avaient été enlevés par des combattants séparatistes armés à Njap, ont été libérés par leurs ravisseurs à Nkambe Central, dans le département du Donga Mantung, région du Nord-Ouest du Cameroun.

Les enseignants, Mahngong Roland travaillant à l'école publique de Mbikong à Tabenken, et M. Dickson enseignant à l'école publique de Bongom, ont retrouvé la liberté après avoir été capturés la veille de leur libération, le mardi 16 avril 2024. Selon des sources proches des familles, d'importantes sommes d'argent ont été versées en rançon pour leur libération, chacun devant payer 1,5 million de francs CFA.

Cet enlèvement survient dans un contexte tendu où les combattants séparatistes tentent de faire respecter un "décret" imposant une "ville morte" chaque lundi dans la région. Cette pratique, instaurée depuis 2016, rencontre une résistance dans de nombreuses localités de Nkambe.

L'incident s'est produit le jour de la reprise du troisième trimestre du calendrier scolaire camerounais, soulignant une fois de plus la vulnérabilité des acteurs de l'éducation dans le conflit armé qui sévit dans les régions anglophones du Cameroun depuis plusieurs années. Les enseignants sont devenus des cibles fréquentes pour les combattants séparatistes, qui voient en eux des représentants du gouvernement central.

Cette libération fait écho à un précédent tragique survenu en février 2023, lorsque Bantar Samuel, un enseignant d'une école primaire, a subi un sort similaire dans la même région, devenant une cible des combattants séparatistes armés d'Ambazonie.

Ces événements soulignent le coût humain de la crise anglophone au Cameroun, mettant en lumière les défis persistants auxquels sont confrontés les civils, en particulier ceux qui œuvrent dans le secteur de l'éducation, dans un contexte de conflit prolongé et de violence armée.