Infos Santé of Wednesday, 20 September 2017

Source: journalducameroun.com

Ne pas confondre ivresse et alcoolisme

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Les boissons alcoolisées sont ancrées dans les habitudes des camerounais. Plus qu’un breuvage, elles créent et renforcent des amitiés, des relations familiales et parvient même à briser des barrières sociales. Autour d’une bière, des Camerounais déstressent après une semaine de travail intense ou d’activités académiques.

Le dimanche, les réunions de famille se soldent par une « séparante », tournée de bière dans des bars. En somme, boire une bière est une attitude largement partagée quel que soit l’endroit du pays où l’on se trouve.

C’est dire la place des boissons alcoolisées dans la vie des camerounais. Certains en sont même dépendants. Ce sont des alcooliques.

«Un alcoolique a des problèmes à maîtriser sa consommation d’alcool. Il peut arriver que ces personnes ressentent, dès les premières heures de la journée, une envie de prendre quelques verres. Même s’ils savent souvent que ce n’est pas bien pour leur santé, ils ne peuvent pas s’empêcher d’assouvir ce besoin. Il ne faut pas regarder l’alcoolisme uniquement sous le prisme de la quantité mais il faut aussi considérer la fréquence de consommation. Parce que l’organisme n’élimine pas rapidement l’alcool», indique le Dr Jean Biyop, biologiste chercheur en nutrition.

Quantités raisonnables

Il ne faut donc pas confondre l’ivresse à l’alcoolisme. Le premier désigne un ensemble de troubles de l’esprit dus à la prise d’alcool, tandis que l’autre fait référence à un besoin fréquent et incontrôlable de boire, à petite ou grande dose.

«Lorsqu’une personne devient alcoolique, sa santé est menacée parce qu’elle augmente chaque jour les quantités d’alcool dans son organisme, et c’est un aliment particulier parce que contrairement aux autres que nous consommons, l’alcool n’est pas vite et totalement éliminé du corps. Même s’il est recommandé une quantité maximale de trois verres par jour pour un homme adulte et deux verres pour une femme, il faut savoir que l’intervalle de temps entre deux prises compte», poursuit Jean Biyop.

L’alcool que nous consommons passe dans le sang avant d’être transformé en gaz carbonique. Ce processus suit trois étapes avant d’aboutir à ce résultat. Sa durée dépend de la quantité et du type d’alcool consommé, du poids de l’individu, de la proportion d’eau présente dans son organisme, de son sexe (les femmes assimilent moins rapidement que les hommes). «Généralement, on estime à environ 0,15 ou 0, 10 grammes par litre de sang la quantité d’alcool éliminée par l’organisme en une heure. Il faudra multiplier cela par le nombre de verres consommés».

D’après le Dr Jean Biyop, «il est possible donc qu’un individu soit déjà dans l’excès en prenant un verre au courant de la journée. Ce, parce qu’il n’aura pas encore fini d’éliminer les quantités prises la veille. Ce qui vient s’ajouter au stock d’alcool que le foie conserve chaque fois que nous buvons et aussi à la proportion que le corps produit naturellement, laquelle est estimée à 0,1g».