Actualités of Thursday, 11 August 2022

Source: Le Jour N° 3729

Necrologie/ Dakole Daissa : voici pourquoi Paul Biya est très affecté

Dakole Daissa Dakole Daissa

Le sénateur, président du Mouvement démocratique pour la défense de la République (Mdr), s’est éteint hier à Yaoundé.

Avec la mort de Dakole Daissala, c'est l'une page de l'histoire politique du Cameroun qui se tourne. Une page du passionnant livre qu'il pouvait vous lire chaque fois que vous le rencontriez. Des anecdotes, il en avait à profusion sur ses parcours professionnel et politique, mais aussi sur sa vie de famille. Et un moment passé avec le sénateur du Mouvement démocratique pour la défense de la République (Mdr) était toujours fort enrichissant. Le tout dans la bonne humeur, même quand l'homme était déjà taraudé par la maladie. Dakole Daissala aimait le Cameroun et en connaissait un bon pan de l'histoire, parce qu'il a eu à y jouer un rôle important. Et dans des périodes différentes. En 1992, les premières élections législatives après le retour au multipartisme au Cameroun sont organisées. Quatre partis politiques réussissent à faire élire des députés à l'Assemblée nationale. Parmi eux, le Mdr de Dakole Daissala. Mais il n'y pas de majorité absolue, car le RDPC, le parti au pouvoir, n'a que 68 députés. Insuffisant. C'est le Mdr de Dakole Daissala, qui lui permettra, à travers une alliance, d'avoir le pouvoir à l'Assemblée nationale. « La première chose que je garde de lui ce sont les événements de 1992. Il disait toujours qu’il n’avait pas fait une alliance avec le Rdpc, mais avec le président Paul Biya. Et qu’il l’avait fait pour que le Cameroun ait la paix. La suite lui a donné raison, car les autres partis, à savoir l’Undp et l’Upc ont par la suite signé des accords avec le Rdpc », déclare Me Paulin Djorwe, le porte-parole du Mdr. Dans un communiqué un peu plus tôt, il annonçait le décès du président de son parti. « Le Mouvement démocratique pour la défense de la République (Mdr) a le profond regret d’annoncer à ses militantes, militants et sympathisants, ainsi qu’à la communauté nationale et internationale, le décès survenu ce jour (hier, Ndlr) à Yaoundé des suites de maladie, de Monsieur Dakole Daissala, son Président national».

Il garde également d’autres souvenirs émus du guide qui vient de les quitter « Il a su rester constant en l l’a fait 1997, alors qu’il était membre du gouvernement, et que tout le monde s’attendait à ce qu’il soutienne la candidature du président Paul Biya, il a plutôt choisi de soutenir Samuel Eboua. Il nous a aussi fait savoir que la politique de la chaise vide ne marche pas et quelle que soit l’élection, il faut y aller. Enfin, il avait cette capacité à dire toujours ce qu’il pensait » Né le 15 avril 1943 à Goundaye dans le département du Mayo Kani, région de l’Extrême-Nord ; Dakole Daissala a été sous-préfet de Ngaoundéré en 1967. Il a ensuite travaillé au ministère des Finances comme directeur adjoint de l'administration générale de 1969 à 1970 et directeur des transports de 1970 à 1973. Dakole Daissala a surtout été connu comme directeur général de la Société des transports urbains du Cameroun (Sotuc), une position qu’il a occupée de 1975 à 1984. Il a par la suite, après la tentative de coup d’Etat du 6 avril 1984, passé sept ans en prison. Dakole Daissala a été ministre des Postes et Télécommunications de 1992 à 1997, député à l'Assemblée nationale de 1997 à 2002, ministre des Transports, de 2004 à 2007. A son décès, il était à son deuxième mandat de sénateur. Il siégeait dans cette chambre depuis 2013.