Les faits se déroulent dans le 5ème arrondissement de la ville de Douala. Le nommé Patrice chargé de ravitailler les points de transfert électronique d’argent dans la zone de Bonamoussadi feint une agression aux environs de 13 heures non loin du commissariat du 10ème arrondissement situé au quartier Ndogbong.
Trois heures après sa supposée agression, Patrice va se rendre au Commissariat du 10ème arrondissement pour plainte contre inconnu. Ce dernier va relater son agression à l’enquêteur dans une déposition en ces termes : « j’étais sur la moto avec le sac d’argent qui avait la somme de 4 millions de FCFA qui devait ravitailler les kiosques. Des gens sont arrivés à bord d’une moto et m’ont intimidé avec un couteau. Ils ont par la suite arraché mon sac et se sont enfuis. Et moi je suis tombé sur la route ».
Seulement, face à cette déposition, l’enquêteur va avoir comme première impression négative l’état propre de Patrice qui disait s’être fait agresser. Il va donc demander au plaignant de le conduire sur les lieux de l’agression pour une restitution des faits.
Arrivé sur le site de la supposée agression, l’enquêteur va dans un premier temps interroger un tenancier de kiosque de pari. Celui-ci installer dans son kiosque depuis 7 heures du matin déclare à l’enquêteur qu’il « n’a vécu aucune agression dans les coups de 13 heures devant lui». L’enquêteur et Patrice vont ensuite se rendre dans un garage situé non loin du lieu de la scène de la présumée agression. Le garagiste va également donner la même réponse que le tenancier de kiosque de pari. « Installer depuis le matin je n’ai vu aucune agression ici ». Précise t-il
C’est ainsi que les deux hommes vont retourner au commissariat pour poursuivre la procédure d’audition. Patrice va insister sur sa version des faits de l’agression. Il va d’ailleurs affirmer « avoir crié à l’aide en vain ». Finalement, l’enquêteur dans sa quête d’information, va apprendre au plaignant les peines pour lesquels il sera poursuivi si les faits s’avèrent faux. Patrice va à ce moment déclarer à l’enquêteur « qu’il est capable de rembourser cet argent. Qu’il va appeler sa famille pour le remboursement de la somme volée puisque ses patrons ne croient pas en cette version des faits ».
Le pot-eau-rose sera donc découvert après de nombreuses interrogations. Patrice tentait ainsi de feindre une agression pour détourner la somme de 4 million de Fcfa destinée au ravitaillement des points de transfert électroniques d’argent. Après quelques jours de garde à vue, il a été déféré à la prison centrale de Douala.