• Magil peine à reprendre les travaux

•Ils ont été réalisés seulement à 9%

•Pourtant l’Etat a payé les avances de démarrages et quelques décomptes

Le ministre des Travaux publics Nganou Djoumessi est sans complaisance. L’entreprise Magil doit rendre les travaux de l’entrée Est de Douala phase II. 10 jours pour convaincre. C’est peut-être le meilleur résumé qu'on puisse faire des injonctions données à MAGIL par le Ministre des Travaux Publics sur le projet de construction du boulevard urbain de Douala. Au cours des travaux de la première revue des projets routiers de l'année lancée ce lundi, Nganou Djoumessi s’est voulu intransigeant. « MAGIL doit produire un calendrier de mobilisation assorti des ressources déjà obtenues, pour indiquer ce qu’elle a déjà fait, ce qui reste à faire, comment elle entend le faire, avec quelles ressources humaines, quels moyens, quelles ressources matérielles…Je lui ai prescrit une dizaine de jours pour produire ces travaux. Auquel cas j’évaluerai ses insuffisances que je ne souhaite pas faire, puis, dans 21 jours, en tirer les conséquences ».

Selon le ministre, Malgré les payements (avance de démarrage et quelques décomptes), Magil peine à reprendre les travaux réalisés seulement à 9% à ce jour. Dans un chronogramme adressé au MINTP, l’entreprise canadienne promet de démarrer les travaux dans un mois. Un dl qui ne convient pas u mitre d’ouvrage qui vient de lui donner 10 jours pour produire le chronogramme
Le maître d’œuvre a déjà perçu une avance de 30 milliards de FCFA pour la reprise des travaux, représentant 33% de l’enveloppe globale mobilisée par le Cameroun auprès de UK Export finance sous la forme d’un emprunt de 88,8 milliards de FCFA. Cette opération arrangée par la Standard Chartered Bank de Londres a été conclue dans le cadre du nouvel Accord de partenariat économique signé entre le Cameroun et la Grande-Bretagne, une année après l’entrée en vigueur du Brexit. Dans un communiqué publié le 9 mars dernier sur son site, le gouvernement britannique a clairement indiqué que les entreprises britanniques seront mobilisées autour de Magil Construction pour l’approvisionnement en matériaux dans le cadre de l’exécution de ce marché.

Au sujet du décompte de 30 milliards de FCFA, il importe de préciser que la société canadienne avait préalablement perçu une enveloppe de 13 milliards de FCFA pour des travaux d’urgence exécutés à l’occasion du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) de football 2021, sous-traités avec la société française Razel-Bec. Il s’agit de la réalisation de remblais afin de créer une troisième voie de circulation côté gauche sens projet Douala vers Dibamba, l’amené des caniveaux préfabriqués fournis par l’administration, l’élargissement des carrefours Ari et Yassa et des deux entrées du stade de Japoma (l’entrée triomphale et le parvis), le traitement des nids de poules et la pose d’un tapis d’enrobé l’ensemble du linéaire sur les deux voies existantes et par endroit sur la troisième voie entre autres. Lesdits travaux sont donc capitalisables et considérés comme déjà réalisés par Magil Construction.

Sur le plan technique, la phase II du projet d’aménagement de l’entrée Est de Douala va connaître une nouvelle configuration, en tenant compte des « contraintes urbaines » de cette ville, indique le ministère des Travaux Publics. « C’est un Boulevard urbain qui sera désormais construit, avec un profil en travers présenté ainsi qu’il suit : 3 voies fois 2 à raison de 27 km par voie ce qui fait un total de 54 km à aménager. Il est désormais prévu la construction de 9 dalots en remplacement des buses métalliques existantes, la construction de 5 giratoires, la construction de passerelles piétonnes, l’aménagement des espaces verts, des équipements urbains, l’éclairage public, la signalisation, un passage supérieur à Japoma, un passage inférieur à Yassa, l’aménagement des routes alternatives et le déplacement des Réseaux », apprend-on du maître d’ouvrage. Il n’est pas superflu de rappeler que les travaux de la pénétrante Est de la ville de Douala avaient été initialement confiés à l’entreprise chinoise WIETC/CRCC14, dont le contrat a été résilié par le ministère des Travaux publics le 21 octobre 2019 en raison des lenteurs relevées dans l’exécution du marché.