Avec un cheptel bovin quasiment le plus important du pays, surtout depuis que la guerre contre Boko Haram et le conflit en République Centrafricaine à pousser de nombreux éleveurs à y élire domicile, la région de l’Adamaoua n’avait jusqu’ici aucun abattoir industriel, les boucher se contentant d’exercer leur art de manière artisanale. Ce crime de lèse-majesté, si on peut le qualifier ainsi, est désormais corrigé, avec la construction imminente dans la localité de Wakoua, une banlieue de Ngaoundéré, d’un l’abattoir industriel qui coûtera la bagatelle somme de 10 milliards de FCFA.
La nouvelle, tombée hier à l’occasion du passage du premier ministre sur le site de construction du futur entrepôt frigorifique de Yaoundé au quartier Etoudi, fait déjà le bonheur autant des nombreux chercheurs d’emploi dans la porte d’entrée du septentrion que des acteurs de la filière bovine et les ménages qui n’auront plus à faire à de la viande avariée sur les étals des marchés de la ville de Ngaoundéré.
Le complexe sera constitué, outre le bâtiment principal affecté à l’abattoir industriel, d’un entrepôt frigorifique dimensionné pour les besoins quotidiens de 500 000 habitants soit 50 000 kilogrammes de viande, des bâtiments annexes, des aires de stationnement pour 9 camions frigorifiques qui seront acquis au terme du chantier ainsi que diverses camionnettes frigorifiques pour les liaisons vers les marchés satellites.
Avec le nouveau abattoir industriel, le cheptel de la région de l’Adamaoua estimé à environ 1,6 millions de têtes de bœufs. L’espèce la plus prisée par les éleveurs et les consommateurs ici est le Goudani, pour la quasi absence des épizooties chez cette variété, pour sa production laitière prolifique et l’abondance de sa viande qui constitue un véritable régal pour le palais.
Le gouvernement assure, par la voie du patron du secteur agropastoral, le Dr Taïga, ministre de l’élevage, des pêches et des industries animales (Minepia), que les travaux de construction de l’abattoir industriel de Wakoua par Ngaoundéré dureront 12 mois tout au plus. C’est le groupe espagnol Emmsa qui a été chargé de construire cet abattoir.