Actualités of Wednesday, 28 August 2024

Source: www.camerounweb.com

Ngoa- Ekelle : au coeur du marché de la reprograhie

Quand j'ai commencé cette activité, je pensais que ce serait simple Quand j'ai commencé cette activité, je pensais que ce serait simple

Dans le quartier universitaire de Ngoa- Ekelle, situé dans l'arrondissement de Yaoundé 3, l'activité de la reprographie (ensemble des procédés de reproduction des documents écrits Ndlr) bat son plein. Les étudiants, chercheurs, et même les professionnels se pressent dans les petits kiosques de reprographie pour imprimer, photocopier et relier leurs documents. Ces services, essentiels au bon déroule- ment des études et des activités professionnelles, sont assurés par des hommes et des femmes qui, malgré les difficultés, parviennent à en tirer leur subsistance.

Quand j'ai commencé cette activité, je pensais que ce serait simple. Mais rapidement, j'ai réalisé que maintenir les machines en bon état était un vrai défi. Nos imprimantes tombent souvent en panne, et faire venir un technicien coûte cher. L'électricité aussi, c'est un vrai problème, explique Jean Marc, propriétaire d'un kiosque de reprographie depuis 8 ans De plus, cette activité n'est pas sans embüches. Les acteurs du secteur doivent faire face à plusieurs défis au quotidien, D'abord, l'accès au matériel de qualité reste un véritable casse-tête. Les photocopieuses et imprimantes disponibles sur le marché sont souvent de mauvaise qualité ou très coûteuses.
Il n'est pas rare de voir des machines tomber en panne à répétition, nécessitant des réparations fréquentes et coûteuses. Le papier, l'encre, tout augmente tout le temps, fait savoir Félicité, gérante d'un petit centre de reprographie. Parfois, je dois expliquer aux clients pourquoi les prix ont changé. Certains comprennent, d'autres non. Si je ne couvre pas mes coûts, je ne pourrai pas continuer. C'est grâce à ce travail que je peux envoyer mes enfants à l'école, poursuit-elle.

Fidéliser leur clientèle

Les prix des services de reprographie varient en fonction de plusieurs facteurs. La photocopie d'une page A4 en noir et blanc coûte généralement entre 15 et 25Fcfa, l'imprimerie c'est 50 Fcfa, tandis que l'impression couleur peut aller jusqu'à 200 Fcfa par page. La reliure des docu- ments, indispensable pour la présentation des mémoires et autres travaux acadé miques, est facturée entre 500 et 1000 Fcfa selon la qualité du matériau utilisé. Les reprographes doivent jongler avec ces prix pour attirer les clients tout en couvrant leurs frais.

Certains n'hésitent pas à proposer des réductions pour les gros volumes, dans l'espoir de fidéliser leur clientèle. Quand on coupe le cou- rant, le prix de la photocopie augmente, car il faut acheter le carburant pour mettre dans le groupe. De plus, il y a aussi les impôts à payer chaque mois, donc ce n'est pas du tout facile, mais on fait avec, explique Paco, propriétaire d'un kiosque de reprographie.

Malgré toutes ces difficultés, l'activité de reprographie reste un moyen de sub- sistance pour de nombreux habitants de Ngoa-Ekelle. Pour certains, c'est une ac- tivité principale qui leur permet de sub- venir aux besoins de leur famille. Pour d'autres, il s'agit d'un complément de revenu qui aide à joindre les deux bouts. - Je travaille ici pour payer mes frais de scolarité. C'est dur, surtout pendant les examens, quand tout le monde vient en même temps pour imprimer ou photo- copier. On est souvent débordés, mais on fait de notre mieux.

Car sans ce job, je ne pourrais pas poursuivre mes études -, explique Georges S, étudiant en sciences. D'autres parviennent même à diversifier leurs services en proposant, en plus des impressions et photocopies, des services de numérisation, de création de Cv et de cartes de visite. Jaime venir faire toutes mes impressions et photocopies dans ce quartier, car ici le prix est abordable, par rapport à d'autres quartiers, fais savoir Nadine, une cliente. Ces initiatives témoignent de la résilience et de l'ingéniosité des acteurs du secteur, qui, malgré les difficultés, s'efforcent de maintenir leur activité à flot.