Depuis sa nomination en 2011 en tant que secrétaire général de la présidence (SGPR), Ferdinand Ngoh Ngoh a su s'imposer comme l'un des maîtres du palais d'Etoudi, avec rang de ministre d'État. Il a réussi à maintenir son poste malgré les rumeurs de remaniement et s'appuie sur un cercle fermé de fidèles soutiens au sein du gouvernement, des sphères sécuritaires et parmi les VIP de l'économie.
Ngoh Ngoh a dû sa nomination à l'influence de Martin Belinga Eboutou, ancien de la représentation de l'ONU à New York nommé à la direction du cabinet civil deux ans plus tôt, en 2009. Ce dernier cherchait à améliorer sa relation avec la Première dame Chantal Biya et avait pour cela favorisé le choix de Ngoh Ngoh, proche de Chantal Biya et originaire de la même région (la Haute-Sanaga) que la famille de cette dernière.
Cependant, depuis que Jeune Afrique ait mis cet article en ligne, les lignes ont bougé. Il ressort que les relations entre Chantal Biya et Ngoh Ngoh se sont détériorées, notamment dans l'affaire Eto'o où les deux ont pris fait et cause pour le président de la Fecafoot contre Ngoh Ngoh.
Malgré cela, Ngoh Ngoh peut toujours compter sur sa proximité avec l'actuel directeur adjoint du cabinet civil, Oswald Baboke, lui aussi membre du cercle restreint de l'épouse du chef de l'État. Il a également veillé à entretenir de bons rapports avec Jean-Claude Ayem, l'influent conseiller économique du président Paul Biya.
Ngoh Ngoh a souvent été accusé de profiter de sa proximité avec Paul Biya pour s'imposer comme un chef officieux du gouvernement. Plusieurs poids lourds de Yaoundé sont ainsi en délicatesse avec lui, au premier desquels le ministre de la Justice, Laurent Esso, qui s'est régulièrement opposé à lui, ou le Premier ministre, Joseph Dion Ngute.
Cependant, plusieurs autres personnalités lui doivent beaucoup, comme l'ancien ministre des Sports et actuel titulaire des Arts et de la Culture, Pierre Ismaël Bidoung Kpwatt, ou encore la prometteuse Célestine Ketcha Courtès, ministre de l'Habitat. Ngoh Ngoh compte également parmi ses fidèles le diplomate Achille Bassilekin, aujourd'hui détenteur du portefeuille des PME et formé, comme lui, à l'Institut des relations internationales du Cameroun.
Bien que Ngoh Ngoh ne puisse guère s'imposer aux poids lourds des services de sécurité camerounais, il est en bons termes avec Paul Atanga Nji, ministre de l'Administration territoriale, et dispose surtout d'un allié au secrétariat d'État à la Défense (SED), dirigé par Galax Yves Landry Etoga, l'un de ses anciens collaborateurs au ministère des Relations extérieures.
En bref, malgré les tensions récentes avec Chantal Biya et certains poids lourds du gouvernement, Ferdinand Ngoh Ngoh reste un acteur clé du palais d'Etoudi, s'appuyant sur un cercle fermé de fidèles soutiens au sein du gouvernement, des sphères sécuritaires et parmi les VIP de l'économie.