La tension est palpable au sein de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) alors que Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence et président du conseil d’administration de la SNH, intensifie ses efforts pour destituer Adolphe Moudiki, actuel directeur général. Le bras de fer entre les deux hommes est désormais public, avec des répercussions majeures pour l'avenir de l'entreprise.

Le conflit a éclaté le 17 juillet dernier, lorsque Moudiki a fermé les portes de la SNH pour empêcher la tenue d’un conseil d’administration convoqué par Ngoh Ngoh. En réponse, ce dernier a fixé une nouvelle réunion pour le 24 juillet, cette fois au secrétariat général de la présidence de la République. Malgré ces manœuvres, Moudiki, fort du soutien de sa femme Nathalie Moudiki, qui est proche de la première dame Chantal Biya, reste inflexible.

Ngoh Ngoh a tenté de résoudre le conflit en appelant Moudiki pour organiser une rencontre, mais ce dernier a de nouveau refusé de le recevoir, qualifiant Ngoh Ngoh de "voyou" et ordonnant que les portes de sa résidence restent fermées. Le 19 juillet, Ngoh Ngoh s'est retrouvé une fois de plus face à des portes closes.

En parallèle, Adolphe et Nathalie Moudiki ont quitté Yaoundé pour Paris, déclarant qu'ils ne participeraient pas au conseil d’administration prévu. Cette absence laisse la question de la succession de Moudiki plus urgente que jamais.

Plusieurs noms circulent pour remplacer Moudiki. Le couple Moudiki soutient Igor Bissaya, actuel conseiller n°2 de la SNH, à qui Moudiki a transféré certaines de ses attributions en mars. De son côté, Ngoh Ngoh pousse la candidature de Jean-Claude Ayem Moger, conseiller technique à la présidence et "économiste" du président. L'ingénieur Jean Perrial Nyodog, ancien de la SNH évincé de Tradex par Moudiki, est également en lice.

Alors que le président Paul Biya s’apprête à arbitrer cette querelle avant son départ en vacances le 24 juillet, l’issue de ce duel reste incertaine. L’avenir de la SNH et l’équilibre du pouvoir au sein du régime de Biya pourraient être profondément affectés par la décision à venir.