Les mystères autours de l'absence prolongée du président du Sénat semblent donner raison à ceux pensent qu'il est mort. Une source au sein du sérail de Yaoundé qui requiert l'anonymat affirme que le successeur constitutionnel de Biya est "soit décédé, ou est maintenu en vie par des appareils médicaux".

La même source très renseignée affirme également qu'il y a des machinations actuellement dans le sérail autour de "qui prendra la succession constitutionnelle du président de la République". Pour comprendre cette machination, il faut juste savoir que en cas de décès de Paul Biya, c'est Niat qui est le successeur constitutionnel. Mais en cas de disparition de Niat, le successeur de Biya serait le Lamido de Rey Bouba, Aboubakary Abdoulaye, par ailleurs vice-président de la deuxième institution du pays.

Annoncé tantôt au Cameroun, tantôt sur un lit d'hôpital au Cameroun ou encore incapable de se lever et même de parler, Niat Njifenji serait actuellement, selon le lanceur d'alertes Boris Bertolt, de nouveau sur un lit d'hôpital.

"Le président du sénat, Niat Njifendji de nouveau hospitalisé à Yaoundé, trois jours après son retour au Cameroun après trois mois d’évacuation sanitaire en Europe", écrit le lanceur d'alertes.

Mystère autour de l'état de santé de Niat


Gravement malade, le président du Sénat avait été hospitalisé en France et serait arrivé à Yaoundé le dimanche 17 mars 2024 au petit matin à bord d'un vol médicalisé. Son retour intervient alors qu'il doit participer à la session de mars en cours au parlement. D'autres sources proches de la famille font plutôt d'un homme très diminué, incapable de se mouvoir.

Né le 26 octobre 1934 à Bangangté, Marcel Niat Njifendji est un ingénieur qui a occupé diverses fonctions, notamment directeur de société publique, ministre, député, maire, agriculteur et promoteur de festival. Il est président du Sénat depuis 2013, après avoir été nommé sénateur le 8 mai et élu président du Sénat le 12 juin de la même année avec 86 voix sur 100.

En cas de vacance à la présidence, il serait amené à diriger le pays conformément à la constitution. Son implication politique remonte à des événements tels que la tentative de coup d’État du 6 avril 1984, où il fut arrêté le 17 avril et incarcéré à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé. Pendant son emprisonnement, Issa Tchiroma Bakary, futur ministre, lui a lu intégralement la Bible. Il a été libéré 8 mois plus tard, le 8 décembre 1984, sans aucune charge retenue contre lui.

Malgré les défis de sa santé, Niat Njifendji a maintenu son influence politique, se faisant réélire à la présidence du Sénat le 27 mars, et ce malgré la perspective d'une nouvelle élection après la prestation de serment des membres de la nouvelle législature. Sa réélection a eu lieu le 19 avril par 97 voix pour, un vote nul et deux abstentions.