Le président du Nigeria, Bola Tinubu, a pris la décision de plus que doubler le salaire minimum mensuel pour les employés du secteur public, suite à un vaste mouvement social contre la hausse du coût de la vie. Annoncée par son conseiller média Bayo Onanuga sur la plateforme X, cette mesure fixe le nouveau salaire minimum à 70 000 nairas (environ 39,5 euros), une augmentation significative par rapport aux 30 000 nairas (environ 17 euros) précédents.

Cette augmentation concerne les employés fédéraux, les fonctionnaires, les personnels des aéroports et les enseignants du public. Tinubu s’est engagé à réviser la loi nationale sur le salaire minimum tous les trois ans et a promis de soutenir le secteur privé et les collectivités territoriales dans l’application de ce nouveau salaire minimum.

Cependant, cette augmentation reste bien en deçà des revendications des syndicats, qui demandaient un salaire minimum de 250 000 nairas (environ 141 euros). Joe Ajaero, dirigeant du principal syndicat nigérian, le Congrès du travail du Nigeria (NLC), a exprimé des sentiments mitigés à propos de cette annonce, reconnaissant l’effort tout en soulignant l’insuffisance de la mesure par rapport à la situation économique actuelle.

L’inflation au Nigeria a atteint près de 34 % en mai, avec une inflation alimentaire d’environ 41 %. Cette situation a conduit de nombreux Nigérians à sauter des repas et à réduire leur consommation de produits de base tels que la viande, les œufs et le lait.

Début juin, des travailleurs syndiqués avaient mené des grèves pour réclamer une augmentation du salaire minimum national. Ces grèves avaient entraîné des perturbations majeures, notamment le blocage du réseau national d’électricité et la fermeture de bureaux fédéraux, de ports, de stations-service et de tribunaux. Les syndicats protestaient également contre la hausse des tarifs de l’électricité, conséquence des réformes économiques mises en place par Tinubu.