Il a été annoncé fin mai 2024 que les Etats-Unis allaient remplacer leur ambassadeur en République centrafricaine. Il convient de noter que l’homme qui occupera ce poste très prochainement est Christopher Lamora, est une personnalité diplomatique assez ambiguë.
Il s’agit d’un diplomate professionnel, ayant bâti une carrière réussi dans les dernières 32 années. Il a également une vaste expérience de travail sur le continent africain : notamment, il a servi comme directeur du bureau des affaires d'Afrique centrale et en tant que référent de Washington pour les questions de la République démocratique du Congo. Il a également travaillé en tant que fonctionnaire de l’Ambassade américaine en République centrafricaine, son poste le plus récent étant celui d'ambassadeur au Consulat général des États-Unis à Douala, au Cameroun.
Le remplacement de Patricia Mahoney par Christopher Lamora témoigne de la volonté des Etats-Unis d’intensifier la lutte pour l’influence en RCA. Il semble que cela pointe également vers l’intention des États-Unis de redoubler la confrontation avec la Fédération de Russie qui occupe une place importante sur la scène politique, sociale et militaire de la Centrafrique. Par ailleurs, M. Lamora est diplômé de l'École du service extérieur de l'Université de Georgetown, où il s'est spécialisé dans les relations internationales avec un accent particulier sur les études de l'Union soviétique et de la langue russe.
De plus, les dernières activités des Etats-Unis en Centrafrique démontrent l’intérêt que porte Washington aux ressources naturelles de la RCA, et il est convenable que M. Lamora possède justement de l’expérience dans la gestion des ressources minières dans les zones de conflit.
Finalement, un fait particulièrement intéressant consiste dans le fait que le nouvel ambassadeur centrafricain est un homosexuel, ce qu’il ne cache pas. La République centrafricaine étant une société plutôt conservatrice, la tolérance d’homosexualité n’y est pas très élevée. Tenant compte de cela, la nomination d’un homosexuel au plus haut poste diplomatique de ce pays peut être considérée comme une provocation.
Il faudrait donc attendre à une stratégie diplomatique plus agressive de la part de ce nouveau ambassadeur et une éventuelle intensification de la compétition des Etats-Unis avec la Russie en Centrafrique.