Actualités of Monday, 16 May 2016

Source: cameroon-info.net

Nord : 50 000 F par délégué pour le 20 mai

La 44e fête nationale de l’Unité approche à grands pas. Les préparatifs s’intensifient à travers le triangle national. Pour la réussite de l’évènement dans la Région du Nord, le Gouverneur Jean Abate Edi’i a pris une mesure assez spéciale: demander à chaque délégué régional d’administration publique de contribuer à hauteur de 50 000 FCFA.

Le numéro 1 de la Région a signé à cet effet une note le 3 mai. L’Œil du Sahel publie le 16 mai un extrait de ladite note controversée: «A cette occasion (célébration fête nationale, NDLR), je vous saurais gré de toutes les mesures qu’il vous plaira de diligenter, afin de nous apporter votre concours pour le déroulement harmonieux des cérémonies marquant cette 44e édition de ladite fête dans notre Région. Sachant compter sur votre collaboration habituelle, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, mes salutations distinguées», écrit le Gouverneur.

Une note similaire demande aux délégués départementaux de réunir la somme de 25 000 FCFA pour la même cause. Une démarche qui n’est pas du goût de tout le monde. «Nous ne sommes pas des régionaux; je ne comprends pas ce que je fais avec ce courrier. Je ne gère pas de budget. Ils ont leurs gens à qui ils donnent les budgets. Ils n’ont qu’à les contacter. Je ne peux pas mettre mon salaire dans cette affaire. En plus, il y a le Préfet qui sollicite également notre contribution. Quand le Gouverneur nous demande de cotiser au minimum 25 000 FCFA, le Préfet, lui, veut 20 000 FCFA; soit 45 000 FCFA. À cette allure, c’est l’asphyxie, puisque c’est à toutes les occasions que nous sommes sollicités. Le problème est que c’est presque obligatoire. Ce n’est pas dit comme ça, mais c’est le cas. Quand vous ne cotisez pas, vous êtes dans le viseur de vos patrons. Donc, c’est tout comme une obligation pour nous de cotiser», rumine un délégué départemental, sous anonymat.

Une position que ne partage pas un autre interlocuteur, lui aussi resté anonyme: «Je ne vois pas où est le problème. C’est une pratique vielle comme Mathusalem. Personnellement, nous avons été conviés aux séances préparatoires de cette fête dans le cadre des commissions. Ce sont généralement les propositions d’activités supplémentaires des commissions qui imposent les cotisations pour pouvoir subvenir aux financements des activités annexes que les commissionnaires proposent. De plus, il a été officiellement dit que nous recevons des invités de marque. Et puis, personne ne les a obligés à contribue», nuance-t-il.