Il est reproché au colonel Daniel Petsouonko Petterson d’avoir imité la signature du secrétaire d’Etat à la Défense, Jean Baptiste Bokam.
Le colonel Daniel Petsouonko Petterson, commandant de la légion de gendarmerie du Nord à Garoua ainsi que le commandant de la compagnie de gendarmerie de Garoua 2, le capitaine Henri Abada, ont été entendus la semaine dernière au Sed suite à une convocation du secrétaire d’Etat à la Défense en charge de la gendarmerie, Jean Baptiste Bokam. Ils doivent s’expliquer sur une affaire d’affectation de cinq commandants de brigade de la légion de gendarmerie du Nord.
Outre cette affaire, le commandant de la légion de gendarmerie est accusé d’avoir imité la signature de Jean Baptiste Bokam, dans un message porté. L’objet de ce message porté n°00919/Mrp/Gn/2321 du 21 mars 2016, est l’affectation et la mutation de cinq commandants de brigade de gendarmerie en service à la légion de gendarmerie du Nord. Dans ce document consulté par Le Jour, les affectations et mutations concernent les brigades de gendarmerie de Bibemi, Demsa, Touboro, Baschéo.
C’est le « message radio porté » destiné aux commandants de légion de gendarmerie du Nord, de l’Adamaoua, de l’Extrême-Nord, du Littoral et du Sud-Ouest qui a intrigué en premier les destinataires. Selon diverses sources au Sed, le dit message n’est connu de personne encore moins de son supposé signataire. C’est alors que Jean Baptiste Bokam décide de l’ouverture d’une enquête.
C’est d’abord une mission de l’inspection générale de la gendarmerie nationale (Iggn) qui s’est rendue dans la région du Nord pour se rendre compte du pot au rose. « Nous avons trouvé que le message pas authentique. Il ne portait ni le cachet du Sed et ni ses initiaux. Juste une signature au bas du document », explique un officier supérieur de la gendarmerie nationale en service au Sed contacté par le Jour.
Selon une source au Sed qui a requis l’anonymat, Jean Baptiste Bokam, a instruit l’annulation des passations de consigne dans les brigades concernées par cette affaire de nomination. Lors de leur audition par l’inspection générale de la gendarmerie nationale, les commandants de brigades concernés ont avoué avoir été approchés par le commandant de la légion de gendarmerie pour le versement d’une somme de 2.000.000 FCfa par personne pour être maintenu dans leurs fonctions.
Approché, le commandant de la légion de gendarmerie du Nord à Garoua, le principal mis en cause dans cette affaire, s’est contenté de rappeler au reporter du Jour qu’il s’agit d’une affaire militaire. « Je ne vous dirai rien parce que ce n’est pas une affaire de civil. Je suis à Yaoundé et ce n’est pas votre problème si j’ai été convoqué par le Sed », a affirmé le colonel Daniel Petsouonko Petterson.