Jean Ernest Masséna Ngallé Bibehé, ministre des Enseignements secondaires, revient sur les journées portes ouvertes de l’Enseignement secondaires de 2016.
Monsieur le ministre, les Journées portes ouvertes de l’enseignement technique et professionnel cette année sont relatives à l’école performante. Pourquoi cette orientation?
Il s’agit, par le biais des activités envisagées, de la volonté de montrer au public ce qui se fait concrètement dans les établissements scolaires en vue d’atteindre les objectifs de professionnalisation que s’est fixé l’école camerounaise. C’est aussi l’occasion de montrer au public pendant cette grande fête de l’enseignement technique que la quête de l’excellence à travers la recherche de la qualité et de la pertinence de la formation technique offerte à nos apprenants pour qu’ils s’adaptent au nouvel environnement socio-économique est véritablement en marche.
Depuis la première édition, avez-vous l’impression qu’il y a un engouement pour l’enseignement technique ?
Nous avons la certitude de cet engouement au vu des sollicitations aux concours d’entrée dans les différents cycles de l’enseignement technique. L’évolution du nombre des établissements et effectifs des élèves fait état de 444 133 élèves pour l’année 2013-2014 contre 383.539 en 2012-2013. Nous sommes passés de 327 établissements en 2010 à plus de 600 en 2014.
Les nouvelles filières identifiées à fort potentiel d’emploi et développées, à l’instar de la bijouterie (BIJO), la maintenance et l’installation des équipements électroniques (MISE), sont bien connues du grand public et très sollicitées par les apprenants. Cet engouement peut également se reveler à travers l’intérêt de plus en plus croissant de la jeune fille dans toutes les filières des techniques industrielles.
Vous devez savoir que notre offre d’enseignement technique et professionnel s’arrime de mieux en mieux aux réalités des milieux socio-professionnels. Ceci peut se voir à travers la présence de plus en plus remarquée des stands de ces derniers qui exposent aux côtés des apprenants.
Malgré les efforts fournis par les pouvoirs publics, un problème demeure : le manque de matériel de travail. Dans ce contexte, peut-on véritablement parler de professionnalisation de l’enseignement technique au Cameroun?
Cette question est pertinente. Sur le plan théorique, la professionnalisation de l’enseignement technique dans notre pays est en bonne voie et les actions sont en cours pour améliorer davantage les plateaux techniques des ateliers et laboratoires dans les CETIC et lycées techniques. Cependant, l’Etat seul ne sera jamais capable de financer l’école.
D’où le concept de communauté éducative et celui du partenariat école-entreprise consacré dans la loi d’orientation de 1998 et qui invite toute la communauté éducative à s’impliquer dans l’offre de l’éducation. La professionnalisation des enseignements reste garantie à travers la mise en œuvre de la formation par alternance.
Qu’est-ce qui est fait de manière palpable à votre niveau, pour permettre aux élèves de ces établissements de voir la qualité de leurs enseignements améliorée ?
Nous avons entrepris depuis 2002 des réformes qui ont abouti à la modification en profondeur des contenus des programmes. A ce jour, l’implémentation de l’enseignement explicite dans les filières sciences et techniques du tertiaire est en cours. Il existe dans chacune des dix régions du pays, un point focal et des établissements chargés de la mise en application de cet enseignement.
De plus, le ministère est au quotidien en train de renforcer les partenariats locaux et étrangers entre les établissements scolaires et les milieux socio-économiques et professionnels et de promouvoir les travaux pratiques utilitaires dans les établissements scolaires d’enseignement technique et professionnel. De même, le MINESEC est en train de poursuivre et de finaliser la mise en place des mini-incubateurs qui constituent un cadre d’éclosion de l’esprit d’entrepreneuriat pour les apprenants en même temps qu’ils soutiendront leur perfectionnement en travaux pratiques.