Les habitants de Maroua expriment leur mécontentement auprès du Premier Ministre Dion Ngute concernant l'élection du nouveau Lamido de Maroua. Ils dénoncent ce qu'ils qualifient de mascarade électorale et de parodie de démocratie.

Dans une lettre adressée à l'Excellence Monsieur le Premier Ministre, les résidents de Maroua sollicitent l'annulation immédiate de l'élection qui a abouti à l'élection contestée de Monsieur Abdoulaye Yerima Bakari en tant que nouveau Lamido de la chefferie traditionnelle de Maroua.

Ils accusent l'élection d'avoir été truquée et affirment que Monsieur Abdoulaye Yerima Bakari a utilisé un réseau de corruption et d'achat de conscience pour soudoyer les notables locaux, chacun d'entre eux ayant reçu une somme de 5 millions de FCFA.

Les habitants de Maroua expriment leur inquiétude quant aux conséquences politiques de cette élection pour le parti RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais) à Maroua, soulignant que Monsieur Abdoulaye Yerima Bakari avait précédemment été maire de la commune de Maroua 2ème et que sa gestion inefficace avait conduit à la perte de cette commune par le RDPC.

Ils notent également que l'indifférence totale qui a suivi la proclamation des résultats de l'élection témoigne du rejet de l'élu par la population de Maroua.

Enfin, les habitants de Maroua alertent sur les tensions communautaires croissantes et expriment leurs craintes quant à l'autorité de Monsieur Abdoulaye Yerima Bakari, affirmant que sa légitimité est remise en question par de nombreux habitants.

Dans leur lettre, ils appellent le Premier Ministre à ne pas homologuer le titre de Chef de Premier Degré de Maroua attribué à Monsieur Abdoulaye Yerima Bakari et à annuler purement et simplement le processus électoral en question. Ils concluent en exprimant leur profond respect envers l'Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement.


« Excellence Monsieur le Premier Ministre,

Faisant suite à la mascarade électorale suivie d'une parodie démocratique qui viennent de se tenir au sein du Lamida de Maroua et qui a abouti a l'élection truquée de Monsieur Abdoulaye Yerima
Bakari comme nouveau Lamido à la tête de cette chefferie traditionnelle.

Nous avons l'honneur de venir solliciter par vos soins, l'annulation pure et simple de cette élection dont les conséquences risquent d'être désastreuses non seulement pour l'avenir politique du RDPC à Maroua mais également pour la cohésion sociale dans cette localité.

En effet, il est de notoriété publique que l'élection de Monsieur Abdoulaye. Yerima Bakari est la conséquence directe d'un réseau de corruption et d'achat de conscience mis sur pieds par ce dernier pour soudoyer les notables qui ont pour le cas échéant, encaissé chacun un montant de 05 millions FCFA.

Cet état de fait dénoncé bien avant le scrutin s'est d'ailleurs fortement fait ressentir par le calme assourdissant qui a suivi la proclamation des résultats à l'esplanade du Lamida. De mémoire de résidents dans la ville de Maroua, jamais une élection de Lamido n'a autant laissé la population dans l'indifférence totale. Toute chose qui renseigne sur le rejet du nouvel élu dans la mémoire des populations.

Il faut rappeler que Monsieur Abdoulaye Yerima Bakari qui vient de se faire élire à coups de millions de nos FCFA est cet ancien Maire de la commune de Maroua 2eme qui par son extrême inefficacité, a fait perdre cette commune au rdpc. Dans une ville à forte concurrence politique, il faut craindre pour l'avenir de notre parti politique dans cette partie du territoire en cette veille électorale dans notre pays.
Depuis la parodie d'élection de Monsieur Abdoulaye Yerima Bakari, il se perçoit aujourd'hui de fortes tensions communautaires dans les discussions de chaumières qui tendent à rappeler que son autorité ne sera respectée par personne.

Excellence Monsieur le Premier Ministre,
Nous vous adressons cette correspondance afin de ne pas homologuer le titre de Chef de Premier Degré de Maroua à Monsieur Abdoulaye Yerima Bakari et d'annuler purement et simplement ce processus électoral.

Veuillez croire, Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, à l'expression de notre parfaite considération », lit on dans la note.