Près d'un mois après l'assassinat brutal du journaliste camerounais Martinez Zogo, les mystères entourant ce crime continuent de planer. L'enquête, marquée par des versions contradictoires et des revirements troublants, laisse de nombreuses questions sans réponse.
Le lieutenant-colonel Justin Danwe, officier de la Direction Générale de la Recherche Extérieure (DGRE), est présenté comme le cerveau présumé de l'opération. Cependant, ses déclarations ont été instables et équivoques. Dans un premier temps, il a accusé l'homme d'affaires Jean-Pierre Amougou Belinga d'avoir commandité le meurtre en échange d'une avance sur salaire. Mais ces allégations ont été révoquées lors de son interrogatoire devant la commission d'enquête mixte.
Amougou Belinga, bien qu'admettant des rencontres avec Danwe sur des sujets confidentiels, nie catégoriquement toute implication dans l'assassinat du journaliste. De plus, le rôle ambigu de Léopold Maxime Eko Eko, supérieur hiérarchique de Danwe à la DGRE, suscite des interrogations. Bien qu'Eko Eko nie toute implication et affirme ne pas avoir été informé de l'opération de Danwe, des doutes persistent.
Les enquêteurs, dans leur rapport préliminaire, ont disculpé Eko Eko mais ont désigné Danwe comme le "planificateur" du crime. Cependant, l'éventualité d'un second commando n'a pas été explorée, laissant de nombreuses zones d'ombre dans ce dossier sensible.
La société civile camerounaise réclame avec insistance la poursuite d'une enquête approfondie et transparente, ainsi qu'un procès public pour éclaircir les circonstances de cet assassinat. Le meurtre de Martinez Zogo a suscité une vive indignation aussi bien au Cameroun qu'à l'international, mettant en lumière la nécessité de protéger les journalistes et de garantir la liberté de la presse dans le pays.
La résolution de cette affaire se révèle être un test crucial pour la justice camerounaise, dans un contexte où les dérives autoritaires du régime sont de plus en plus critiquées. L'enjeu est de garantir que les journalistes puissent exercer leur métier en toute sécurité, sans craindre des représailles pour leurs écrits. La recherche de la vérité dans cette affaire servira de baromètre à l'égard du respect des libertés fondamentales dans le pays.